Réforme des retraites : "J'appelle à ce qu'on soit des millions de personnes dans la rue jeudi", lance Manuel Bompard

"J'appelle à ce qu'on soit des millions de personnes dans la rue jeudi", lance mardi 21 mars sur franceinfo Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône. "Si on est des millions de personnes dans la rue, ce gouvernement, qui ne tient qu'à un fil, va craquer", assure-t-il au lendemain de la motion de censure qui a rassemblée 278 voix à l'Assemblée nationale pour tenter de renverser l'exécutif. Jeudi, 23 mars, est prévue une nouvelle journée de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale.

Manuel Bompard appelle à des manifestations "massives, larges, pacifiques et déterminées" pour faire plier le gouvernement. Le coordinateur de la France insoumise précise qu'il "ne souhaite pas" de violences dans le cadre de ces mobilisations contre la réforme des retraites, mais condamne également "la répression qui a frappé les manifestations à Paris" lundi soir. Une répression qu'il qualifie "d'inacceptable". Selon Manuel Bompard, c'est "le pouvoir en place" qui envenime la situation, faisant preuve de "déni, mépris, arrogance, et cela crée de la colère". "Je mets en garde le pouvoir : si vous croyez que vous allez réussir à faire taire les gens par la matraque et la répression judiciaire, alors vous vous trompez et la situation va s'aggraver", prévient-il, exigeant des explications de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, sur la gestion des interpellations.

Le député LFI le précise à plusieurs reprises : le combat contre la réforme des retraites continue. Parmi les pistes qu'il envisage : le durcissement de la grève, soulignant qu'il soutient la grève des éboueurs mais aussi celle en cours dans les raffineries. Des mouvements qui doivent se poursuivre dans des secteurs stratégiques, "pour faire en sorte que cela coûte cher à un certain nombre de grands patrons et de grandes entreprises" afin qu'ils interpellent Emmanuel Macron.

Manuel Bompard appelle le président de la République à la responsabilité afin d'apaiser le climat social, et donc à retirer la réforme des retraites. Selon lui, la Première ministre doit également quitter Matignon. "Un remaniement ne va pas suffire à redonner un peu d'air dans cette crise politique : Mme Borne est carbonisée. Elle n'a plus aucune légitimité politique et je pense qu'elle doit partir avec sa réforme des retraites sous le bras", lance-t-il avant de préciser qu'il ne redoute pas une dissolution de l'Assemblée nationale confirmant que les Insoumis s'y préparent.