: Vidéo Grève à la RATP : "Comment justifier que le chauffeur de bus à Bordeaux n'ait pas la même retraite que celui à Paris ?", interroge Jean-Paul Delevoye
Le haut-commissaire aux retraites et délégué auprès de la ministre de la Santé a confirmé que la fin du régime spécial de des agents RATP était actée dans la future réforme.
Alors que les agents de la RATP sont en grève contre la future réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux retraites et délégué auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, a confirmé vendredi 13 septembre sur France Inter que la fin du régime spécial de ces agents était actée dans la future réforme : "Bien sûr. Nous l'avons dit, nous l'assumons."
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Interrogé sur le fait de savoir si la réforme des retraites entraînerait la fin du régime spécial pour les salariés de la RATP, Jean-Paul Delevoye s'est montré clair : "À métiers identiques, retraites identiques. Comment justifier dans une société pétrie d'équité que le chauffeur de bus à Bordeaux n'ait pas la même retraite que le chauffeur de bus à Paris ?" Toutefois, le haut-commissaire aux retraites a dit ne pas vouloir "stigmatiser une catégorie de Français par rapport aux autres". Il a appelé également les salariés de la RATP à le rejoindre dans la concertation.
"Sur la plateforme citoyenne, a indiqué Jean-Paul Delevoye, les Français m'ont indiqué que, puisque nous faisions une réforme universelle, il fallait supprimer le régime des parlementaires et les régimes spéciaux. Mais j'ai refusé que l'on stigmatise une catégorie de Français par rapport aux autres."
En 2017, l'âge moyen de départ à la retraite était de 55,7 ans à la RATP, contre 63 ans pour les retraités du régime général, selon la Cour des comptes (l'Unsa RAPT parle plutôt d'un âge de départ à 57-58 ans). Malgré la réforme des retraites à venir, Jean-Paul Delevoye a tenté de se montrer rassurant envers ces salariés : "Pour les régimes spéciaux, nous avons pris un certain nombre de principes. Pour ceux qui auront tant d'années [un certain nombre d'années à définir dans la réforme], ils garderont leurs avantages et le départ anticipé. 50% des aides-soignants et aides-soignantes seront concernés par cela. On mettra en place une transition longue, sur 15 ans, sur 20 ans."
L'âge pivot à 64 ans "bien sûr" toujours sur la table
Jean-Paul Delevoye a par ailleurs tenu à rappeler que la notion d'âge pivot à 64 ans était "bien sûr" toujours sur la table, alors qu'Emmanuel Macron indiquait fin août préférer "un accord sur la durée de cotisations plutôt que sur l'âge" de départ.
Jean-Paul Delevoye a insisté sur le mot "accord" dans la citation du président Macron sur la durée de cotisations. Le haut-commissaire laisse ainsi entendre, comme il l'indiquait déjà sur France Bleu Nord il y a quelques jours, qu'il faudrait "peut-être tirer une synthèse de ces deux positions", âge pivot d'une part et durée de cotisations d'autre part. Il y a donc une "réflexion" qui est la suivante, selon le haut-commissaire : "Comment concilier l'intérêt collectif, via un âge collectif, et l'intérêt individuel dont parle le président de la République ?"
"Vous voyez bien la difficulté que nous avons et qui nécessite le dialogue. Il faut que nous trouvions un moyen de pérenniser afin d'embarquer la confiance des jeunes sur le fait que le système sera équilibré et solide", a conclu Jean-Paul Delevoye.
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