Secret bancaire : la Suisse et le Luxembourg rejoignent le mouvement
La Belgique avait annoncé hier son intention de supprimer son secret bancaire dès l'an prochain. Plus tôt dans la journée, c'est la principauté d'Andorre, qui s'était engagée à faire approuver d'ici novembre un projet de loi pour lever le secret bancaire dans le cadre d'accords bilatéraux d'échange d'informations fiscales avec d'autres Etats.
_ Le Liechtenstein, qui a été au cœur d'un scandale financier avec l'Allemagne il y a un an, s'est engagé à communiquer aux autorités étrangères, sur demande et en cas de fraude et d'évasion fiscale avérée, des informations sur des comptes bancaires.
Aujourd'hui, c'est donc au tour du Luxembourg d'accepter cet échange d'informations en cas de soupçons de fraude fiscale. L'Autriche maintient son secret bancaire en l'état, mais souligne qu'elle est en conformité avec les règles de l'OCDE.
_ Ce n'était pas le cas jusqu'à présent pour la Suisse : Berne annonce ce matin se conformer désormais aux normes de l'OCDE.
Paris et Berlin haussent le ton
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont profité d'un conseil des ministres franco-allemand, à Berlin hier, pour prôner “un mécanisme de sanctions” international contre les paradis fiscaux.
Au G20 de Londres le 2 avril, il s'agira d'“avoir ou non le courage de dire quels sont les paradis fiscaux et ce qu'on leur demande” en terme d'“obligation de transparence”, a dit le président français.
Sur le même ton, Angela Merkel, a déclaré que “chaque produit, chaque acteur et chaque endroit du monde doivent être transparents”.
Un point de vu largement partagé par l'Autriche qui refuse, pour l'instant, de remettre en question sa législation sur le sujet.
_ Arguments avancés : Vienne ne peut modifier ses dispositions si tous les Etats n'en font pas autant. Le ministre des finances, M. Waiglein a pointé du doigt le régime des “trusts” des îles anglo-normandes, mais aussi les réglementations de certains Etats américains comme le Delaware, le Montana ou le Nevada, qui doivent également être remis en question, selon lui. “Lever unilatéralement le secret bancaire n'apporterait rien à la transparence, puisque cela ne ferait que déplacer les flux financiers” a-t-il précisé.
Jamila Zeghoudi, avec agences
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