Sécurité sociale : le retour à l'excédent de la branche retraite ne va pas durer
Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, vise un déficit de la Sécurité sociale (régime général et fonds de solidarité vieillesse) sous les 10 milliards d'euros en 2016, soit une amélioration de trois milliards par rapport à 2015. Peu avant de présenter son projet de budget à la Commission des comptes de la Sécurité sociale, elle a aussi confirmé que la branche vieillesse du régime général serait en léger excédent pour la première fois depuis 2004.
Cet excédent est le résultat d’une "série de mesures prises ces dernières années et qui jouent à plein : le report de la retraite à 62 ans, les augmentations de cotisations, et le gel des retraites depuis 2013 ", explique l’économiste Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne. La faible inflation a aussi eu un effet non négligeable sur le déficit de la Sécurité sociale, mais le gel des retraites a été très efficace. "Habituellement les retraités bénéficiaient d’une hausse légèrement supérieure à l’inflation, mais depuis 2013 il n’y a aucune augmentation des retraites et ce sont des économies pour les régimes de retraites, à peu près 2 milliards d’euros, " explique Philippe Crevel.
"On va devoir encore réformer les régimes des retraites "
Mais compte tenu du nombre de départs à la retraite, autour de 610.000 cette année, mais en moyenne autour de 700.000, "on aura un retour du déficit. Le Conseil d’orientation des retraites l’a indiqué il y a quelques mois, on est plutôt sur un déficit qui devrait se maintenir jusqu’à 2020 ."
Donc si le régime de la Sécurité sociale tend vers un léger excédent, cela ne veut pas dire que le problème des retraites est réglé. Au contraire. "La situation reste très complexe au niveau du régime des retraites, le problème de la Sécurité sociale reste déficitaire, l’Assurance maladie va être impactée par le vieillissement et on ne pourra pas maintenir l’objectif de dépenses d’assurance maladie à 1,4 % comme c’est prévu. Il va aussi financer la dépendance. "
Le vieillissement de la population aura un impact non négligeable et "on va devoir encore réformer les régimes des retraites, on est forcé de le faire ", constate Philippe Crevel.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.