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Suppression de postes chez SFR : une question de stratégie

SFR va supprimer 5 000 emplois, soit un tiers de ses effectifs, selon les syndicats de l'opérateur téléphonique. Pour Zoé de Bussière, coréalisatrice d'une enquête sur Patrick Drahi et Loïc Tribot La Spière, économiste, cette annonce reflète la stratégie de Patrick Drahi.
Article rédigé par franceinfo
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  (Patrick Drahi a racheté SFR en 2014 © maxPPP)

La suppression, selon les syndicats, de 5 000 emplois chez SFR "n'est pas tellement une surprise " pour Zoé de Bussière, coréalisatrice avec Mathieu Rénier d'une enquête sur Patrick Drahi, qui a racheté SFR en 2014. Ainsi, elle explique que lorsqu'en juin 2015, Patrick Drahi avait été auditionné par les députés, il avait déjà parlé de SFR, qu’il venait de racheter, comme d’une 'fille à papa beaucoup trop dépensière '. Et, il avait conclu en disant 'le papa a changé, donc le papa n’a plus envie de payer les factures '".

Sur la personnalité de Patrick Drahi, Zoé de Bussière précise qu'"il a un côté visionnaire " qui fait de lui un "capitaine d’industrie ". Et, "en même temps avec sa stratégie de financement par la dette on peut dire que c’est un fin financier aussi. "

"La méthode Patrick Drahi"

"Il achète en s’endettant ", explique la réalisatrice et au bout d’un moment "il doit rendre des comptes à ses créanciers " et licencie. "C’est la méthode Patrick Drahi ", conclut Zoé de Bussière.

En parallèle, Loïc Tribot La Spière, Délégué général du CEPS (Centre d’étude et de prospective stratégique) indique qu'il ne faut pas oublier que le "contexte des télécoms est un contexte extrêmement féroce ". Ces suppressions de postes pourraient sur le long terme "contribuer à redessiner le paysage des opérateurs téléphoniques ". Selon l'économiste, Patrick Drahi est dans "un effet de rationalisation " du fait qu'il possède deux opérateurs, Numéricable et SFR. "La logique c'est de dire : il doit y avoir des doublons ".

 L'entreprise "grossit par sa capacité à s'endetter ", "on est dans un activisme, économique et social qui est extrêmement rapide quand on regarde l'acquisition de SFR et les multiples acquisitions qui ont eu lieu ". On estime sa dette entre 40 et 45 milliards d'euros.

L'économiste évoque également "l'appétit du groupe Drahi " qui veut au maximum "réduire les coûts pour pouvoir se permettre d'autres acquisitions ."

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