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Ikea France jugé pour avoir mis en place un "système d'espionnage" de ses salariés

L'entreprise encourt jusqu'à 3,75 millions d'euros d'amende dans ce procès qui s'ouvre ce lundi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Sur le site de l'usine Ikea de Lure en Haute-Saône, un salarié a été mortellement percuté par un engin conduit par l'un de ses collègues. (FRANK DUENZL / PICTURE ALLIANCE)

Sur le banc des prévenus à partir de lundi 22 mars à Versailles (Yvelines), un curieux mélange des genres : d'anciens dirigeants d'Ikea France mais aussi des policiers et le patron d'une société privée de surveillance, accusés d'avoir espionné des salariés de la filiale française du géant suédois de l'ameublement. L'entreprise encourt jusqu'à 3,75 millions d'euros d'amende.

Révélée par Le Canard enchaîné et le site Mediapart en 2012, l'affaire instruite après une plainte du syndicat FO avait ébranlé Ikea France, contrainte de licencier quatre hauts responsables. L'instruction a ainsi dévoilé, selon les termes du parquet de Versailles, un "système d'espionnage" d'employés mais aussi de candidats à l'embauche.

Certains prévenus risquent jusqu'à 10 ans de prison

Selon l'accusation, plusieurs centaines de personnes dont des syndicalistes ont ainsi été passées au crible, leurs antécédents judiciaires ou leur train de vie scrupuleusement examinés. Quinze personnes physiques seront également jugées dont des directeurs de magasins, des fonctionnaires de police mais aussi l'ex-PDG Stefan Vanoverbeke (en poste de 2010 à 2015) et son prédécesseur Jean-Louis Baillot.

Face aux 74 parties civiles, les prévenus auront notamment à répondre des chefs de collecte et divulgation illicite d'informations personnelles, violation du secret professionnel ou encore de recel de ces délits, ce qui expose certains d'entre eux à une peine maximale de dix ans d'emprisonnement.

D'après l'ordonnance de l'instruction consultée par l'AFP, Jean-François Paris, ex-directeur de la gestion des risques d'Ikea France, envoyait des listes de personnes "à tester" à des sociétés d'investigation privées auxquelles la filiale allouait un budget de 30 000 à 600 000 euros par an.

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