Inflation : dans les grandes entreprises françaises, les syndicats poussent pour des hausses de salaires
Dans le contexte d'inflation, à 5,9 % en France, des négociations sur les salaires entre syndicats et direction ont lieu dans les grandes entreprises. Certaines ont proposé des augmentations de salaires, d'autres préfèrent proposer des primes.
Le calendrier habituel de négociations entre syndicats et patronat est bousculé.
Dans les grandes entreprises françaises, les représentants des salariés mettent la pression pour demander des hausses de salaires, face à une inflation à presque 6%.
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Dans le groupe Carrefour, le premier employeur privé français, la direction propose des augmentations. Le groupe a ouvert des négociations in extremis jeudi 22 septembre, sous la menace d'une grève du principal syndicat Force ouvrière. La semaine d'avant, la direction avait proposé 2% de hausse. Finalement, elle est prête à monter jusqu'à 2,5%. Avec les hausses cumulées depuis novembre, on revient presque au niveau de l'inflation, à 5,8%, d'après les syndicats.
Une prime de partage de la valeur, donc défiscalisée, de 100 euros est ajoutée. Trop peu selon Dominique Moualek, délégué FO des hypermarchés Carrefour : "Avec un gouvernement qui présente dans sa loi Pouvoir d'achat, cette possibilité de mettre cette prime en mouvement en indiquant une valeur entre 1 000 et 6 000 euros, vous imaginez bien que le montant présenté par la direction de 100 euros a été très mal perçu."
"D'autant plus que les salariés estiment aujourd'hui que la reconnaissance n'est pas à la hauteur de l'engagement qu'ils ont depuis des mois dans l'entreprise."
Dominique Moualek, FOà franceinfo
Chez Air France, un autre gros employeur, les augmentations de 5 % ont été annoncées à partir du mois de novembre pour les 38 000 personnels au sol, navigants et pilotes, et une prime de 1 000 euros face à l'inflation. Il y a les entreprises qui préfèrent juste les primes. Le groupe automobile Renault a annoncé jeudi une "aide exceptionnelle". Pas de hausse de salaires mais plusieurs coups de pouce. Une prime de 500 euros au mois d'octobre. La prise en charge de trois mois de mutuelle santé et 100 euros de prime transport. En tout, c'est un geste à près de 1 000 euros nets pour 42 000 personnes mais qui ne concerne pas les salariés intérimaires.
Des appels à la grève et pétitions
Des salariés poussent encore pour des négociations. Chez l'autre constructeur automobile Stellantis, ex-PSA, après les débrayages dans les sites du nord de la France ces derniers jours, les syndicats ont obtenu une réunion avec la direction à partir du mardi 27 septembre. Les syndicats mettent la pression aussi, chez Total Energie. Un appel à la grève été lancé la semaine prochaine dans les raffineries. C'est également le cas chez Orange, avec des pétitions de salariés.
Plus globalement, les entreprises privées se projettent déjà sur l'année 2023. Selon plusieurs enquêtes menées par des cabinets de conseil, les patrons sont optimistes et ils envisagent des augmentations de salaires d'au moins 3 ou 3,5%. Ce qui serait du jamais vu depuis la crise Covid-19.
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