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RĂ©fĂ©rendum Ă  l'usine Nissan de Canton aux États-Unis : les syndicats français soutiennent les ouvriers amĂ©ricains

Depuis la France, le rĂ©fĂ©rendum organisĂ© Ă  l'usine Nissan de Canton dans l'État du Mississippi est trĂšs suivi. Les 4 000 ouvriers ont enfin eu la permission de Nissan-Renault de crĂ©er un syndicat, soutenus par leurs homologues français du groupe.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ouvriers dans une usine Nissan. Ici au Brésil. (YASUYOSHI CHIBA / AFP)

Le constructeur automobile Nissan-Renault est pointĂ© du doigt pour la gestion de son usine de production de Canton, dans l'État du Mississippi aux États-Unis. Le groupe a fini par accepter de consulter les 4 000 ouvriers sur la crĂ©ation d'une section syndicale, jusqu'ici interdite dans l'usine. Le rĂ©fĂ©rendum Ă©tait prĂ©vu jusqu'au vendredi 4 aoĂ»t 2017. L'immense majoritĂ© de ces ouvriers sont noirs et les dĂ©fenseurs des droits civiques, dont l'acteur Danny Glover (vu notamment dans L'arme fatale au cĂŽtĂ© de Mel Gibson) ont pris fait et cause pour eux, dĂ©nonçant une forme de discrimination, voire de racisme. Mais les syndicats de Renault en France expriment Ă©galement leur solidaritĂ©.

"On a du mal Ă  s'imaginer les pressions et les rĂ©pressions qui existent aux États-Unis"

L'image de Danny Glover venant dĂ©filer Ă  Paris en octobre 2016 aux cĂŽtĂ©s des personnels de Renault avait marquĂ© les esprits. Et elle aura peut-ĂȘtre servi Ă  faire cĂ©der la direction de l'usine Nissan de Canton aux États-Unis. En effet, l'interdiction d'y crĂ©er un syndicat serait levĂ©e en cas de victoire du oui au rĂ©fĂ©rendum. Fabien Gache, dĂ©lĂ©guĂ© syndical CGT chez Renault, est mĂȘme allĂ© manifester devant l'usine amĂ©ricaine. Il mesure Ă  quel point la situation est diffĂ©rente : "En France, nous avons du mal Ă  imaginer quelles peuvent ĂȘtre les pressions et les rĂ©pressions organisĂ©es au niveau local".

C'est pitoyable. La direction de Renault botte en touche.

Fabien Gache, délégué CGT de Renault

Ă  franceinfo

Au-delà de l'équipe de management de l'usine de Canton, les syndicats français mettent en cause la direction du groupe, dont le PDG Carlos Ghosn et la directrice des ressources humaines, qu'ils ont plusieurs fois alerté en vain. Fabien Gache les a interpellé personnellement : "La réponse du directeur local a l'air de leur suffire pour considérer que tout se passe dans le meilleur des mondes."

Les syndicalistes français n'ont pas eu davantage de succĂšs auprĂšs du conseil d'administration de Renault qu'ils ont pourtant tentĂ© de sensibiliser. Comme les reprĂ©sentants de l'État, actionnaires de Renault Ă  hauteur de 20%.

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