Trois questions sur la reprise du chantier naval de Saint-Nazaire par l'italien Fincantieri
La justice sud-coréenne a retenu, mardi, le constructeur italien Fincantieri comme candidat préféré à la reprise du chantier naval, détenu jusqu'à présent par le groupe sud-coréen STX Offshore and Shipbuilding.
Après des propriétaires norvégiens puis coréens, les chantiers de Saint-Nazaire devraient passer sous pavillon italien. La justice sud-coréenne a retenu le constructeur naval Fincantieri comme candidat préféré à la reprise du chantier naval STX France de Saint-Nazaire, a annoncé, mardi 3 janvier, un porte-parole du tribunal gérant ce dossier. Franceinfo revient en trois questions sur ce dossier.
Pourquoi le chantier doit-il être repris ?
Le groupe sud-coréen STX Offshore and Shipbuilding, actionnaire majoritaire du chantier de Saint-Nazaire depuis 2008, se débat depuis des années avec des pertes croissantes provoquées par une gestion défaillante et une demande mondiale en berne. STX Offshore & Shipbuilding est sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013. La banque publique Korea Development Bank a notamment lâché plus de 4 000 milliards de wons, soit 3,2 milliards d'euros, pour l'aider à faire face à ses échéances.
Mais cela n'a pas suffi à remettre l'entreprise à flot et son endettement total atteignait 7 300 milliards de wons en juin 2016. Le chantier de Saint-Nazaire, sa seule filiale rentable, a donc officiellement été mis en vente en octobre par la justice sud-coréenne.
Qui est le constructeur Fincantieri ?
Les noms de Fincantieri, du Néerlandais Damen et du groupe naval français DCNS avaient été évoqués pour la reprise de la florissante filiale française de STX Offshore and Shipbuilding. Mais le groupe italien a été le seul à faire une offre de reprise dans les délais impartis.
La société, basée à Trieste, est leader européen du secteur. Elle détient déjà 20 chantiers navals et avance, sur son site (en anglais), plus de 7 000 bateaux construits en 230 années d'activité. L'entreprise Fincantieri emploie environ 19 000 personnes auxquelles devraient donc s'ajouter les 7 000 salariés et sous-traitants du site de Saint-Nazaire.
Que va-t-il se passer maintenant ?
Fincantieri doit à présent mener une étude de terrain sur les chantiers navals français et se mettre d'accord sur un prix d'achat avec le groupe sud-coréen, avant la signature d'un accord qui le verrait acquérir 66,6% de STX France.
"Les dirigeants italiens entendent constituer ainsi un champion européen, un Airbus des paquebots puissant sur le plan économique", explique Le Monde, qui évoque également l'avantage de fortes connexions politiques. En effet, l’Etat italien est l’actionnaire de contrôle de Fincantieri et l’Etat français gardera ses 33% des parts dans la structure de Saint-Nazaire.
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