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Annulation de la taxe carbone : "Un premier pas" est fait, mais "ça ne suffit pas", affirme un sénateur LR

Le sénateur LR de la Manche estime que le gouvernement doit faire plus d'efforts notamment "sur les salaires et l'impôt", mais il appelle les "gilets jaunes" à se tenir à l'écart des groupes violents. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Philippe Bas le 12 septembre 2018 au Sénat.  (BERTRAND GUAY / AFP)

"Un premier pas" est fait, mais "ça ne suffit pas", a indiqué jeudi 6 décembre sur franceinfo Philippe Bas, sénateur LR de la Manche et président de la Commission des Lois du Sénat, au lendemain de l'annulation de la taxe carbone, principale revendication des "gilets jaunes", par le gouvernement. Il a aussi invité "tous les pères de famille, toutes les mères de famille qui participent au mouvement à se tenir très à l'écart de tout ce qui peut ressembler à ces groupes violents, ces essaims de frelons qu'on a vu en opération de commando se répandre dans les rues de Paris et dans d'autres villes de France".

franceinfo : Êtes-vous d'accord avec François Ruffin, député La France insoumise, qui fait porter à Emmanuel Macron la responsabilité des débordements liés au mouvement des "gilets jaunes" ?

Philippe Bas : Il est certain que le président de la République n'aurait jamais dû se mettre dans la situation de devoir affronter une telle crise. Mais malheureusement, on y est. Et l'heure n'est pas au procès aux responsabilités, mais à la recherche sincère de solutions et cela, naturellement, dans le respect des institutions démocratiques, de notre pays et du suffrage universel. L'heure n'est pas à la surenchère, mais à la prudence et à la recherche de ces solutions. Il y a un premier pas qui est fait. Les taxations supplémentaires [sur les carburants] ont été purement et simplement abandonnées hier. Ça ne suffit pas. Il faut maintenant entrer dans un processus qui devra consister, pour sortir de la crise, à parler salaire, à parler impôt. Si l'on parle salaire, il faut le faire avec les partenaires sociaux. Si l'on parle impôt, il faut le faire avec le Parlement. Mais que le dialogue démocratique et le dialogue social reprennent leur cours pour trouver des solutions. Et ça, il ne faut pas le faire au premier trimestre de l'année prochaine, il faut le faire maintenant, très vite. Que tous nos concitoyens qui protestent aujourd'hui entendent que la question du pouvoir d'achat devient la question centrale à laquelle les pouvoirs publics doivent s'atteler.

Est-ce que Laurent Wauquiez, chef du parti Les Républicains, a raison de demander l'instauration de l'état d'urgence ?

On ne peut pas laisser les débordements auxquels on a assisté la semaine dernière s'aggraver, se reproduire. Samedi, personne dans notre République ne pourrait accepter qu'il soit laissé libre cours à la violence. Alors, l'état d'urgence fait partie de la panoplie des moyens que le gouvernement peut utiliser. Tous les Républicains soutiendront les forces de sécurité dans leur engagement pour que force reste toujours à la loi. Tous les pères de famille, toutes les mères de famille qui participent au mouvement dans chacun de nos territoires, devront être très prudents, se tenir très à l'écart de tout ce qui peut ressembler à ces groupes violents, ces essaims de frelons qu'on a vus en opération de commando se répandre dans les rues de Paris et dans d'autres villes de France. Tous ces émeutiers qui ne veulent que détruire et piller et qui, en réalité, n'en ont rien à faire de la fin de mois difficile des autres.

Mais les oppositions ne sont-elles pas déjà allées trop loin dans la surenchère ?

Le moment viendra où on analysera l'enchaînement des causes. Mais aujourd'hui, tout le monde doit être orienté vers la recherche de solutions. Avec les deux éléments centraux : la loi républicaine, le respect des personnes et des biens, l'expression démocratique et non violente des attentes de la société, c'est un premier point. Et, deuxième point, une réponse très rapide, mais dans le dialogue social avec les partenaires sociaux sur les salaires, et dans le dialogue au Parlement sur la question des taxes et des impôts.

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