Désintox. Non, il n'est pas nécessaire d'avoir une carte de presse pour être journaliste

Interpellé samedi 20 avril lors d’une manifestation des gilets jaunes, Gaspard Glanz avait été placé pendant quarante-huit heures en garde à vue. Il a depuis interdiction « de paraître » à Paris tous les samedis jusqu’à sa convocation en octobre prochain devant le tribunal. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix se sont élevées pour condamner cette arrestation d’un journaliste indépendant, comme Reporters sans frontières (RSF) ou le Syndicat national des journalistes (SNJ).

Mais de nombreux internautes ont au contraire reproché aux médias de qualifier Gaspard Glanz de journaliste. Leur principal argument ? Le reporter n’a pas de carte de presse. Ce document n’est pourtant pas du tout obligatoire pour le métier de journaliste. Ce dernier peut être exercé librement par n’importe qui, sans avoir besoin d’un diplôme ou d’un document en particulier. Il n’est d’ailleurs fait aucune mention de la carte de presse dans la définition légale du journaliste professionnel dans le code du travail.

Comme l’explique la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels, qui la délivre chaque année à quelque 35 000 personnes, la carte est avant tout « un outil de travail » qui permet de justifier de sa fonction. Gaspard Glanz a par ailleurs indiqué vouloir demander la carte, mais il risque bien de se la voir refuser : le reporter indépendant vend ses images aux médias sous un statut d’auteur, qui ne lui permet pas de l’obtenir, selon les critères fixés par la commission.

Retrouvez Désintox du lundi au jeudi, dans l'émission 28 Minutes sur Arte, présentée par Elisabeth Quin.
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