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"Gilets jaunes" aux Champs-Élysées : "C'est la journée de la fermeté", juge David Le Bars, du syndicat des commissaires de police

Le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale estime qu'il "va falloir isoler" rapidement "ceux qui perturbent le mouvement. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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David Le Bars, au congrès du syndicat des commissaires de police le 4 avril 2018 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Il va falloir apporter une réponse ferme pour isoler ceux qui font dégénérer le mouvement et permettre aux autres de pouvoir manifester", a indiqué secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), samedi 1er décembre sur franceinfo, alors que des manifestations de "gilets jaunes" sont en cours. 

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David Le Bars a estimé que "cette journée" était celle "de la fermeté".

franceinfo : Le dispositif policier mis en place vous semble-t-il adapté notamment à Paris ?

David Le Bars : Il est adapté en termes de moyens et en nombre d'effectifs, mais il faut être très prudent puisque le maintien de l'ordre n'est jamais une science, c'est un exercice très délicat. S'il y a a priori suffisamment de forces, il va falloir être prudents, mobiles, disponibles sur la longueur de la journée et ça commence déjà, de façon assez compliquée. Il faut espérer que les forces de l'ordre soient en mesure d'être suffisamment adaptables et mobiles pour faire face aux différents incidents. C'est une très longue journée pour tous les policiers et gendarmes qui sont engagés, que je veux saluer à nouveau, puisque cela fait plus de quinze jours qu'ils sont engagés tous les jours sur tout le territoire. Ce qu'on voit ce matin, c'est que très rapidement, certains "gilets jaunes" sont arrivés sur les points de barrage et ont voulu faire une démonstration de force. Malheureusement, certains d'entre eux sont d'ailleurs arrivés dans un état d'alcoolémie ou d'énervement, ce qui fait que la journée est difficile et va se poursuivre. L'image n'est pas bonne, ça décrédibilise sans doute la grande majorité des autres qui étaient venus manifester pacifiquement, mais je crois qu'aujourd'hui, c'est une journée de la fermeté. Il va falloir apporter une réponse ferme pour isoler ceux qui font dégénérer le mouvement et permettre aux autres de pouvoir manifester.

Le problème c'est que ces "casseurs" ont des moyens de former des barricades sur les Champs-Élysées, est-ce que cela n'aurait pas pu être nettoyé auparavant ?

Je crois que l'intégralité de l'avenue des Champs-Élysées était quasiment nettoyée. Après, il est difficile d'envisager de vider intégralement la ville de Paris, sinon on évacue aussi les habitants et cela n'est pas possible. Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est qu'il n'y a pas de science exacte. Si les gens décident de manifester ailleurs, on ne peut pas intégralement enlever le mobilier urbain et les véhicules sur une ville comme Paris. Il faut quand même rappeler qui sont les responsables de ce genre de choses, et ce sont ceux qui viennent casser et dégrader. La réponse qui doit être apportée, c'est une réponse de fermeté. Il va falloir interpeller au maximum et isoler ces personnes.

C'est une grande journée de mobilisation aujourd'hui à Paris pour les "gilets jaunes", mais aussi pour la CGT et les étudiants. Les forces de l'ordre seront-elles suffisantes ? 

La question n'est pas tant le nombre d'effectifs engagés, mais la question de la stratégie. Effectivement, c'est une journée de tous les dangers. Il y a beaucoup de manifestations. Il y a celles dont on connaît les trajets, et il faut être lucide, il y a le risque de voir arriver des groupes ici ou là, quelle que soit leur appartenance, qui vont venir essayer de déstabiliser ce dispositif. La vraie question du jour, c'est la stratégie qui va être employée pour faire face à tout cela. Il y a des priorités. Les Champs-Élysées étaient une priorité majeure. C'est l'endroit qui était proposé d'ailleurs à la demande de certains manifestants pour leur permettre de manifester. Il y aura ensuite les autres sites, les autres cortèges, et le traitement des groupes à risque que vous voyez arriver ce matin. On voit déjà que cela évolue aussi avec certains qui sont cagoulés et qui commencent à enlever du mobilier urbain, des pavés, des poteaux, et qui vont sans doute commettre des exactions et envoyer des projectiles. Il faut traiter en priorité ces personnes-là, il faut aujourd'hui faire preuve de fermeté. Il faut faire ça dans des conditions de sécurité pour éviter le maximum de risque pour les autres manifestants. C'est toute la difficulté de cette journée.

Ces "casseurs" sont parfois au sein du cortège, ils ont un gilet jaune comme les autres. C'est très difficile, comment fait-on quand on est CRS ?

C'est toute la grande difficulté. Quand le flagrant délit est possible, sans risque de dommages collatéraux, notamment physiques, il y aura des interpellations. Si ça ne l'est pas, il y a d'autres techniques. Des surveillances vont être exercées. Le flagrant délit peut durer sur le reste de la journée. Bien évidemment, les groupes de "casseurs", quand ils sont "professionnels", savent très bien se servir des manifestants comme paravent. C'est là où les manifestants doivent eux-mêmes aussi être lucide pour ne pas rester à côté des casseurs s'ils ne cautionnent pas leurs actions.

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