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"Gilets jaunes" et lycéens : "Les gendarmes ne sont pas réquisitionnés pour venir casser des manifestants"

Jean-François Charrat, capitaine de gendarmerie, explique sur franceinfo que les gendarmes n'interviennent que "s'ils sont agressés ou s'ils reçoivent l'ordre d'avancer".

Article rédigé par franceinfo
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Barrage filtrant de "gilets jaunes" encadrés par les gendarmes à l'entrée de la zône commerciale de Frouard près de Nancy, le 1er décembre 2018 (photo d'illustration). (THIERRY COLIN / FRANCE-BLEU SUD LORRAINE)

"Les gendarmes ne sont pas réquisitionnés pour venir casser des manifestants" s'est défendu jeudi 6 décembre sur franceinfo Jean-François Charrat, capitaine de gendarmerie, porte-parole de l’Association professionnelle nationale de militaires (APNM) "Gendarmes et Citoyens", alors que plusieurs lycéens ont été blessés par des tirs de flashball et qu'une nouvelle journée de mobilisation des "gilets jaunes" est annoncée pour samedi 8 décembre.

"La doctrine des forces mobiles, c'est une position fixe et d'attendre que les gens viennent. S'ils sont agressés ou s'ils reçoivent l'ordre d'avancer, là seulement il y a mouvement", a-t-il expliqué.

"Entre le marteau et l'enclume"

Jean-François Charrat s'inquiète par ailleurs du fait que "les policiers pourraient devenir des cibles". "Les forces de police et de gendarmerie se trouvent entre le marteau et l'enclume : c'est une force institutionnalisée. C'est le pouvoir régalien, le politique qui donne les ordres et il n'y a pas à discuter. On représente l'autorité de l'Etat. Les seuls que les manifestants auront en face d'eux et qui essaieront de canaliser leur colère, ce sont les policiers et gendarmes", décrit le capitaine.

Quant au recours massif aux grenades lacrymogènes lors des incidents de samedi dernier, "il ne reste plus que cela"a expliqué Jean-François Charrat. À Paris, samedi 1er décembre, les forces de l'ordre ont tiré près de 10 000 grenades de toutes sortes (lacrymogènes, assourdissantes, de dispersion et de désencerclement), "les grenades offensives ont été interdites après le décès de Sivens" [la mort d'un manifestant après l'explosion d'une grenade tirée par un gendarme]. "Aujourd'hui, il ne reste que des grenades de désencerclement et les grenades lacrymogènes".

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