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"Gilets jaunes" : "Le mouvement est décidément dans une impasse", analyse le spécialiste des mouvements sociaux Jean-François Amadieu

Alors que les "gilets jaunes" retrouvent le pavé samedi, le sociologue Jean-François Amadieu estime que le mouvement souffre de son "côté anti-hierarchique" et de sa défiance envers la démocratie représentative.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean-François Amadieu, sociologue, jeudi 27 septembre 2018 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Le mouvement est décidément dans une impasse", analyse samedi sur franceinfo le sociologue spécialiste des mouvements sociaux Jean-François Amadieu, alors que les "gilets jaunes" se mobilisent à nouveau dans plusieurs villes de France ce samedi. Pour Jean-François Amadieu, le "côté anti-hiérarchique" des "gilets jaunes" est "une faiblesse considérable pour ce mouvement".

"Ce qui vient d'arriver à Jean-Marie Bigard est tout à fait caricatural et, je dirais, représentatif du problème", explique le sociologue. L'humoriste Jean-Marie Bigard, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle et soutien des "gilets jaunes", a été chahuté et chassé d'une manifestation à Paris samedi matin. "Il y a un refus de tout mécanisme électif de ce type, de la représentation, de la démocratie représentative" chez les "gilets jaunes", selon Jean-François Amadieu. "On coupe toutes les têtes qui dépassent et on conteste à peu près n'importe qui." Ce rejet de la part des "gilets jaunes" est également "arrivé à beaucoup de leaders 'gilets jaunes' qui ont envisagé une carrière politique".

Des manifestants moins nombreux et plus radicaux

Jean-François Amadieu estime qu'il serait "très surprenant qu'il y ait un sursaut, avec une participation massive" du mouvement des "gilets jaunes". "Il y a un affaiblissement manifeste du mouvement parce qu'il y a moins de leaders", analyse le spécialiste des mouvements sociaux. Selon lui, les manifestants actuels sont "plus convaincus, moins nombreux, mais avec un durcissement des revendications". Le contexte est maintenant "la défense de l'emploi" et non plus "la défense du pouvoir d'achat", comme à l'origine du mouvement, explique le sociologue pour qui cela fait "une différence importante", en plus des "problèmes sanitaires".

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