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"Gilets jaunes" : "Pendant un laps de temps, on s'est retrouvés à court de munitions", affirme le syndicat CRS Unsa-Police

David Michaux, à la tête du pôle CRS au syndicat Unsa-Police, a déclaré sur franceinfo qu'il a fallu faire appel aux "réserves nationales" samedi car des CRS ont manqué de grenades lacrymogènes, pendant les violences à Paris. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les forces de l'ordre en intervention samedi 1er décembre à Paris lors de la troisième manifestation nationale des "gilets jaunes". (ZAKARIA ABDELKAFI / AFP)

"Ce qu'on a vu hier est plus qu'inadmissible", a déclaré dimanche 2 décembre David Michaux, secrétaire national du pôle CRS au syndicat Unsa-Police, au lendemain de violences commises à Paris en marge de la mobilisation des "gilets jaunes".

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"Ça a été une folie hier, vraiment. Sept CRS ont été blessés à Paris, dont deux sérieusement, et on a plus de 200 collègues qui sont contusionnés", a poursuivi le responsable syndical, mettant l'accent sur un manque d'équipements pendant les interventions dans la capitale. "On a utilisé 10 000 grenades rien que sur la partie CRS. On était dans une situation où bientôt on pourrait être mis en échec : on s'est retrouvés pendant un laps de temps à court de munitions, ça a été une catastrophe", a-t-il affirmé.

On a été obligés d'intervenir auprès de nos directions d'emploi pour faire venir des réserves nationales. C'est extraordinaire !

David Michaux, secrétaire national CRS Unsa-Police

à franceinfo

"Utiliser les grenades lacrymogènes, c'est bien mais ce n'est pas une façon de travailler. Il faut intervenir. On a mis en danger les collègues", a-t-il ajouté.

"Des compagnies de CRS sont restées en point fixe et à aucun moment n'ont été utilisées, a expliqué David Michaux. Pour nous cela a été le gros point noir parce qu'on avait des forces qui étaient vraiment formées pour cela. On les a contraints à rester en point statique autour de l'Assemblée nationale, de Matignon et de l'Elysée : tous les points importants pour le gouvernement. Les CRS sont professionnels, ils savent faire, et là on les a cantonnés sur des dispositifs qui n'allaient absolument pas", a-t-il déploré. 

Non à l'état d'urgence

David Michaux prévoit de prochaines journées très difficiles. Pour autant, "nous sommes complètement opposés à l'état d'urgence, qui ferait en sorte de monopoliser et de mobiliser encore plus les fonctionnaires", a précisé le syndicaliste. "Depuis dix jours, les forces CRS n'ont plus le temps de se reposer, des CRS dorment à peine quatre heures, d'autres n'ont même pas mangé hier, imaginez la situation", a-t-il décrit, assurant que des "collègues" ont fait "plus de cent heures supplémentaires en même pas dix jours". "Ça devient une folie. Les collègues sont usés. Là, on travaille 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. On est sur vingt heures de travail par jour", a-t-il conclu.  

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