Grand débat : des "gilets jaunes" vont lancer un site concurrent de celui du gouvernement (avec le même prestataire)
"On ne se met pas en opposition du tout au gouvernement, on se met en parallèle pour inviter le maximum de personnes à participer", assure l'une des initiatrices du projet à franceinfo.
"Grand débat" contre "vrai débat". Un groupe d'administrateurs de pages locales de "gilets jaunes" a annoncé lundi 21 janvier le lancement d'une plateforme de recueil des "revendications" similaire à celle du gouvernement, www.granddebat.fr, en ligne depuis le 15 janvier. Ce site internet, intitulé le-vrai-débat.fr, devrait être en ligne "en fin de semaine", assure à franceinfo Lydie Coulon, une "gilet jaune" du Vaucluse invitée dans une vidéo Facebook de Maxime Nicolle, l'une des figures de la mobilisation, pour faire cette annonce.
Objectif : recueillir les propositions des "gilets jaunes" "qui ne voudront pas participer à la plateforme du gouvernement" dont le "process" ne leur inspire pas "confiance", justifie Lydie Coulon. Au contraire, la militante assure que le traitement des données recueillies sur le site du "vrai débat" sera "ouvert" et validé par le collectif citoyen Démocratie ouverte. "On ne se met pas en opposition du tout au gouvernement, tient pourtant à préciser la militante. On se met en parallèle pour inviter le maximum de personnes à participer."
La plateforme pas encore finalisée
Ironie de l'histoire, c'est le prestataire déjà missionné par le gouvernement pour granddebat.fr, Cap Collectif, qui a été choisi par ce petit groupe de "gilets jaunes" pour organiser cette plateforme alternative ! La technologie de Cap Collectif ne leur est pas inconnue : depuis début décembre, cette "civic tech" lancée en 2013 a accepté de mettre sa technologie à disposition de plusieurs groupes locaux de "gilets jaunes" qui souhaitent organiser des consultations, comme en Provence-Alpes-Côte d'Azur ou à La Réunion.
Et contrairement au gouvernement, ces "gilets jaunes" n'ont pas eu à payer pour lancer leur site internet. "Nos clients paient, c'est la règle", justifie auprès de franceinfo Cyril Lage, fondateur de Cap Collectif, qui assure n'avoir accordé que "six ou sept" exceptions pour des projets citoyens. "Nous on est contre personne et pour personne : la seule chose qui nous intéresse, c'est de changer de mode de gouvernance" vers plus de collaboratif, précise-t-il aussi pour justifier sa collaboration avec les "gilets jaunes" et le gouvernement.
Après "plusieurs semaines de travail" et à quelques jours du lancement prévu, l'architecture du "vrai débat" n'est pas encore finalisée. Lydie Coulon explique que "l'une des pistes" est de proposer aux participants de "formuler leurs propositions pour améliorer les choses par ministère". Une réunion à ce sujet est prévue jeudi 24 janvier. Afin de mener leur projet à son terme, ces "gilets jaunes" recherchent désormais "des informaticiens pour sécuriser le site contre les hackers, des gens pour construire la sémantique de la plateforme et pour la paramétrer".
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