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"Je n'aimerais pas être Édouard Philippe" : pour ces députés, un éventuel recul sur les 80 km/h serait un désaveu pour le Premier ministre

Le chef de l'État a indiqué mardi qu'il était prêt à revenir sur la limitation à 80 km/h sur l'ensemble du réseau secondaire, au risque de désavouer son Premier ministre. 

Article rédigé par franceinfo, Simon Le Baron - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le Premier ministre à l'Assemblée nationale le 16 janvier.  (THOMAS SAMSON / AFP)

Il y a plus de six mois, Édouard Philippe affirmait qu'il assumait l'impopularité liée à la limitation à 80 km/h sur les routes secondaires... Il semble aujourd'hui contredit par le chef de l'État. En lançant le grand débat national mardi 15 janvier, Emmanuel Macron a ouvert la porte à une évolution de la mesure. Le président de la République a affirmé ne pas avoir de "dogme" pour trouver une "manière plus intelligente de mettre en œuvre" cette limitation qui cristallise la colère des "gilets jaunes". "Il a enfin, semble-t-il, ouvert la porte à la proposition que l'on portait avec de nombreux maires et parlementaires", a réagi Sébastien Jumel, député communiste de Seine-Maritime. Selon lui, "il faut mieux s'appuyer sur la réalité des routes avec les présidents des conseils généraux."

Un désaveu pour Édouard Philippe 

Si le député de Seine-Maritime estime que l'annonce d'Emmanuel Macron est une bonne nouvelle, il a au passage une pensée pour le chef du gouvernement. "Moi je n'aimerais pas être Édouard Philippe". Car la limitation de la vitesse à 80 km/h porte le sceau du Premier ministre et chez Les Républicains aussi, on y voit un désaveu pour le locataire de Matignon. "Carrément, il faut dire les choses telles qu'elles sont", affirme Maxime Minot, député LR de l'Oise. "Moi j'ai interpellé le Premier ministre à ce sujet, il en a fait effectivement son cheval de bataille en disant que personne ne le fera reculer." 

Ni un désaveu, ni un recul répond le député de Paris, et délégué général de La République en marche, Stanislas Guérini. "Recul ça serait de dire, de la même façon qu'on a décidé de le faire uniformément sur l'ensemble du territoire, qu'on l'arrêterait. Ça, ça serait le recul !, affirme-t-il. Pour que cette mesure s'applique intelligemment et avec efficacité on va regarder territoire par territoire comment éventuellement ajuster les choses." Et pourquoi pas abandonner purement et simplement la mesure si elle n'a pas montré son efficacité au bout de deux ans, comme l'a confié en début de semaine le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. 

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