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Lutte contre l’antisémitisme : “Le droit national n’est à ce jour pas adapté” selon Edouard Philippe

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Article rédigé par Public Sénat
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La lutte contre l'antisémitisme a été au coeur des questions au gouvernement du Sénat, ce jeudi. Si le président du groupe LR, Bruno Retailleau, appelle à reconnaître le “lien entre l’islamisme et l'antisémitisme”, la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly invite, elle, à “réguler l’Internet et des plateformes, qui permettent tous les débordements”.

“Actes répugnants”, “consternation”, “ignominie”... Les actes antisémites perpétrés ces derniers jours scandalisent tant sur les bancs de l'hémicycle qu’au sein du gouvernement. Dernières actions en date : la profanation de près d’une centaine de tombes dans un cimetière juif du Bas-Rhin, ou encore les insultes antisémites envers le philosophe Alain Finkielkraut, en marge de la manifestation des Gilets jaunes.

“Rappelons-le avec fermeté : un antisémite est un antisémite, qu’il soit fasciste ou salafiste”, a scandé Bruno Retailleau lors des questions au gouvernement, ce mardi. Le président du groupe LR au Sénat invite cependant le Premier ministre à “avoir le courage de dire qu’il y a un lien entre l’islamisme et l'antisémitisme”. Edouard Philippe reconnaît “l'existence de l’antisémitisme issu de la radicalisation de l’islam, des théories salafistes” et assure “ne rien vouloir cacher de ce phénomène”, sans pour autant répondre à la question du chef de file LR au Sénat sur l'opportunité de modifier la loi de 1905 eu égard à cette “forme d'antisémitisme”.

Lutte contre l’antisémitisme : “Le droit national n’est à ce jour pas adapté” 

Pour lutter contre l'antisémitisme, la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly a quant à elle signifié son attachement à la “nécessaire régulation de l’Internet et des plateformes, qui permettent tous les débordements”, tout en invitant à “se garder de la tentation d’un nouveau texte de loi élaboré dans l’émotion”, en référence à la proposition de résolution de certains députés de la majorité pour sanctionner l’antisionisme, au delà de l’antisémitisme déjà réprimé par la loi. 

“Il ne faut pas légiférer sous l’émotion, mais il ne faut pas renoncer à légiférer lorsque c’est nécessaire”, lui a répondu Edouard Philippe. Avant d’ajouter :  “Il y a un champs où c’est nécessaire : celui des réseaux sociaux et de l’Internet.”

Selon le Premier ministre, en la matière “le droit national n’est à ce jour pas adapté” et “c'est la raison pour laquelle nous voulons compléter le droit national et militer pour compléter le droit communautaire afin de modifier le statut de ceux qui gèrent les réseaux sociaux et aller chercher leur responsabilité”. Rien sur une éventuelle législation pour réprimer l'antisionisme donc. Emmanuel Macron avait d'ailleurs signifié en début d’après-midi qu’il ne s’agissait “pas d’une bonne solution”. 

En attendant, un rassemblement contre l'antisémitisme est organisé ce jeudi place de la République. De nombreuses personnalités politiques ont répondu à l’appel, dont les anciens présidents de la République François Hollande et Nicolas Sarkozy, ainsi que le Premier ministre Edouard Philippe. Le Président de la République s’est, lui, rendu au Mémorial de la Shoah, aux côtés des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, Gérard Larcher et Richard Ferrand.  « Dénoncer n’est pas suffisant, il ne faut pas s’arrêter là », rappelle toutefois le Premier ministre.

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