Manifestante blessée à Nice : la famille a déposé plainte notamment pour "violences volontaires" et "subornation de témoin"
Geneviève Legay a été gravement blessée à la tête après une charge des forces de l'ordre samedi.
Les trois filles de Geneviève Legay, la septuagénaire blessée à la tête samedi 23 mars lors d'une manifestation de "gilets jaunes" à Nice, ont déposé plainte lundi contre X pour "violences volontaires" et pour "subornation de témoin", ainsi que contre le préfet des Alpes-Maritimes pour "complicité de violences volontaires aggravées", selon la copie du document que franceinfo a pu consulter.
Deux photos extraites du site internet de Nice Matin sont jointes à la plainte, pour démontrer que Geneviève Legay manifestait "de façon statique et pacifique" sur la place Garibaldi, et qu'"il n'existait aucun danger immédiat nécessitant l'usage de la force".
Plusieurs fractures au crâne
Les trois plaignantes estiment que "les forces de l'ordre ont fait un usage disproportionné de la force dans un contexte qui ne nécessitait pas d'y faire recours". Le texte précise que Geneviève Legay souffre aujourd'hui de plusieurs fractures au crâne, des hématomes sous-duraux et un pneumocéphale [présence de gaz dans ou autour de l'encéphale].
Les plaignantes dénoncent aussi une tentative de subornation de témoin de la part des policiers. Selon elles, Geneviève Legay a indiqué que des policiers sont venus samedi dans sa chambre d'hôpital et "qu'une policière a essayé avec insistance de lui faire dire que c'était un caméraman qui l'avait bousculée, et non les forces de l'ordre".
Attac a aussi porté plainte
Le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, a indiqué lundi lors d'une conférence de presse que les investigations se poursuivaient pour déterminer si une infraction pénale pouvait être retenue. Selon lui, les images de vidéosurveillance permettent de dire qu'elle "semble avoir été poussée" et qu'elle "n'est pas tombée toute seule", mais qu'il n'est pas encore possible en l'état de déterminer si c'est l'un des gendarmes mobiles à proximité qui est responsable de sa chute.
L'association altermondialiste Attac, dont Geneviève Legay est une militante, a annoncé lundi le dépôt d'une plainte pour "violence volontaire en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique sur personne vulnérable", en plus de la
plainte déposée par la famille de Geneviève Legay. Attac s'est par ailleurs dit "choquée" par les déclarations d'Emmanuel Macron qui a souhaité "un prompt rétablissement" et "une forme de sagesse" à Geneviève Legay. "Ce qui a été choquant, c'est le côté condescendant sur une vieille dame de 73 ans, a expliqué Annick Coupé, secrétaire générale d'Attac, sur franceinfo. On considère qu'elle n'a plus à descendre dans la rue. Or, je pense que Geneviève Legay, à 73 ans, comme n'importe quelle personne de 20 ans ou 80 ans peut tout à fait jouer son rôle de citoyenne active."
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