"Nous avons mis un genou à terre, maintenant tout le monde va vouloir nous appuyer sur la tête" : l'inquiétude des élus de la majorité
Les députés sont pour la plupart rentrés dans leur circonscription, après des débats à l'Assemblée nationale. Ils sont inquiets face à la mobilisation des "gilets jaunes".
Une quatrième mobilisation nationale des "gilets jaunes" est prévue samedi 8 décembre. Les autorités prévoient une forte mobilisation des forces de l'ordre et, de son côté, le gouvernement appelle les citoyens à ne pas descendre dans la rue. Les députés de La République en marche, de leur côté, tentent tant bien que mal de masquer leur inquiétude.
Certains ont même reçu un appel de leur préfet, ils sont mis sous protection. Dans le Loiret, Caroline Janvier veut pourtant organiser vendredi soir une réunion publique : "Je reçois de toute façon des menaces depuis plusieurs semaines." Passé le cap du week-end, il faudra la semaine prochaine affronter notamment la colère du monde paysan. Lui-même agriculteur dans la Creuse, Jean-Baptiste Moreau multiplie les rendez-vous pour tenter de déminer. "On essaie d'éviter que ça s'engrène. Là il y a vraiment un danger, mais plus que pour notre majorité - ça ne serait pas très grave à la limite." Le député parle d'un risque "d'hyperviolence".
Dans le monde de l'élevage, il y a de nombreuses exploitations en très grande difficulté économique et les gens n'ont plus grand chose à perdre. Dans ces cas-là c'est toujours très dangereux.
Jean-Baptiste Moreauà franceinfo
Jean-Baptiste Djebbari, élu en Haute-Vienne, tente de se rassurer. Comparé aux "gilets jaunes", la colère des lycéens, des agriculteurs, des routiers, semble plus facile à apprivoiser. "On sait répondre aux sujets particuliers, on sait expliquer les politiques mises en œuvres en ayant des discussions sectorielles, rationnelles. Je trouve que c'est plutôt la preuve d'une démocratie qui s'apaise un petit peu."
Sauf qu'avec le recul sur la taxe carbone, "nous avons mis un genou à terre, maintenant, tout le monde va vouloir nous appuyer sur la tête", se lamente un autre élu de la majorité. Peur d'être débordé, paralysé, "nous sommes 'hollandisés'", glisse ce parlementaire.
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