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Paroles de "gilets jaunes" : "Même si notre président pense qu’on est des gens simples et peu cultivés, on a quand même du bon sens"

Alors que la mobilisation des "gilets jaunes" sur les Champs-Élysées a été émaillée samedi de heurts et d'incidents, des manifestants condamnent ces violences et défendent un mouvement pacifique et solidaire.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Sabine (premier plan) et Rachida (deuxième plan) ont fait le déplacement depuis Lille pour participer au rassemblement des "gilets jaunes" samedi 24 novembre à Paris. (BENJAMIN ILLY / FRANCE INFO)

Plus de 80 000 "gilets jaunes" participaient samedi 24 novembre à des manifestations en France, dont 8 000 à Paris où des échauffourées ont éclaté avec les forces de l'ordre sur l’avenue des Champs-Elysées. Des débordements que déplorent la majorité des manifestants qui se revendiquent d’un mouvement citoyen et pacifiste, à l’image de Véronique, Noël et Rachida.

>> Suivez en direct la manifestation des "gilets jaunes" sur les Champs-Elysées

"Nous, on est quatre générations de femmes et on descend dans la rue"

"Monsieur Macron dit qu’il a fait une réduction sur les taxes d’habitation, mais je suis désolée, moi je suis Parisienne et je paye 1 200 euros de taxe d’habitation avec un salaire de 1 600 euros (par mois)", explique Véronique, "gilet jaune" parisienne, au micro de France Bleu Paris. "Parmi les jaunes, il y a des gens qui viennent de Bretagne, de Normandie, de Bourgogne, il y en a qui ont fait neuf heures de route et c’est toutes générations confondues. Nous, on est quatre générations de femmes et on descend dans la rue. J’ai de la famille en région qui bloque en Bretagne, qui bloque sur Caen, Saint-Lo, ils ont leurs mascottes. C’est encadré, c’est surveillé, on évite que ça tourne mal. Mais eux, ils ont plus de courage parce qu’ils ont bloqué toute la semaine."   

"Même si on était allé au Champ-de-Mars, il y aurait eu des casseurs"

"C'est vraiment un gâchis. Ils ont réussi à discréditer le mouvement. Je respecte les autorités mais je pense que même si on était allé au Champ-de-Mars, il y aurait eu des casseurs", déplore au micro de franceinfo Rachida, "gilet jaune" lilloise venue manifester à Paris samedi avec des amies. "Il y a toujours des casseurs qui s'infiltrent dans les manifestations pour discréditer les mouvements. Ce n'est pas d'aujourd'hui et ça continuera. C'est malheureux mais nous on ne lâchera pas, on continuera à se battre pour nos vraies valeurs. Et les vraies valeurs des ‘gilets jaunes’, ce sont la convivialité, la solidarité et pacifiquement."

"Non, nous ne sommes pas des anarchistes et nous allons vous le prouver"

"On s’est mis tous d’accord pour ne plus pénaliser le consommateur", affirme Noël, "gilet jaune" rennais, au micro de France Bleu Armorique. "Ce serait complètement idiot aujourd’hui d’aller bloquer les grandes surfaces ou celui qui ne peut pas se permettre de perdre une journée de travail. Donc on va faire des choses beaucoup plus ciblées. On masque les radars, les parcmètres, les choses comme ça, sans dégradation. On n’est pas là pour faire de la casse. Parce qu’on sait qu’il faudra la réparer et que celui qui paiera c’est le contribuable. Monsieur Castaner a dit qu’on était des anarchistes. Donc je tiens à lui répondre directement : non, nous ne sommes pas des anarchistes, nous allons vous le prouver, nous allons nous structurer. Même si notre président pense qu’on est des gens simples et peu cultivés, hé bien, vous voyez, on a quand même du bon sens, et c’est peut-être ce qui nous aide."       

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