"S'il y a des sanctions, la médaille sera retirée" : Christophe Castaner assume d'avoir décoré des policiers soupçonnés de violence contre des "gilets jaunes"
Le ministre de l'Intérieur appelle au respect de la procédure judiciaire et regrette que "cinq noms" soient "jetés en pâture".
Pas de rétropédalage, le ministre assume. Christophe Castaner s'est exprimé vendredi 19 juillet sur les décorations remises à des policiers soupçonnés d'avoir commis des violences durant les manifestations des "gilets jaunes". Appelant au respect de la procédure judiciaire, le ministre de l'Intérieur a expliqué avoir décoré "9 000 policiers qui, pendant de longs mois, ont été hyper mobilisés pour préserver la République".
"Ne jetons pas en pâture quelques noms, a-t-il ensuite plaidé. Les cinq noms repris dans la presse, il n'y a aucune mise en cause contre eux. Il y a une règle simple : (...) s'il y a des sanctions, la médaille sera retirée." La place Beauvau avait déjà réagi jeudi, arguant que "les enquêtes disciplinaires ou judiciaires s’effectuent de manière indépendante, à charge et à décharge".
Quatre affaires en cours
Mediapart révélait, jeudi 18 juillet, que dans la liste des médaillés figurait en effet Rabah Souchi, chargé des opérations de maintien de l'ordre, samedi 23 mars à Nice, au cours desquelles la militante Geneviève Legay a été grièvement blessée à la tête. La compagne du policier, Hélène Pedoya, chargée de l’enquête sur les violences commises ce jour-là, a elle aussi été décorée.
Ont également été décorés le capitaine Bruno Félix, auditionné dans le cadre de l'enquête sur le décès de Zineb Redouane le 1er décembre, le commandant divisionnaire Dominique Caffin, membre des CRS qui ont matraqué des manifestants dans un Burger King à Paris le même jour, et le commissaire Grégoire Chassaing, qui a donné l'ordre d'utiliser du gaz lacrymogène à Nantes le soir de la Fête de la musique.
Steve Maia Caniço, un jeune homme tombé dans la Loire ce soir-là après l'opération de police, est toujours porté disparu.
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