Un procès criminel ordonné contre un policier pour avoir éborgné un "gilet jaune" en 2019 à Paris

"Cette décision est incompréhensible alors que le parquet avait pris des réquisitions inverses parfaitement fondées en droit", a réagi son avocat, Me Laurent-Franck Liénard.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des policiers, lors d'une manifestation de "gilets jaunes" à Paris, le 16 novembre 2019. (SAMUEL BOIVIN / NURPHOTO / AFP)

Un policier sera jugé par la cour criminelle départementale de Paris pour avoir éborgné un "gilet jaune" avec une grenade lacrymogène lancée par un "tir tendu" qui "n'avait pas sa place" lors d'une manifestation, le 16 novembre 2019, dans la capitale.

Fabrice T. sera jugé pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente par une personne dépositaire de l'autorité publique", selon l'ordonnance de mise en accusation. Il est accusé d'avoir "volontairement effectué un tir ne respectant pas le règlement en vigueur, car tiré de façon évidente trop bas, en dessous des 30 degrés minimum requis", soit un tir tendu, écrit la magistrate.

La grenade lacrymogène a "percuté violemment l'oeil gauche de Manuel Coisne, sans qu'il puisse l'éviter et l'anticiper, entraînant la perte irrémédiable de son œil", poursuit-elle. "Un tir tendu n'avait pas sa place dans le cas d'espèce, Manuel Coisne n'exerçant aucune voie de fait envers les forces de police et étant en retrait des manifestants violents", estime la juge d'instruction.

Le parquet avait requis un non-lieu

La magistrate est allée à l'encontre du parquet, qui avait requis un non-lieu, estimant que "si le tir effectué par Fabrice T. peut être considéré comme un tir tendu par la gendarmerie nationale, l'expert balistique et le constructeur, il est conforme au regard de la formation reçue par le mis en cause".

"Cette décision est incompréhensible alors que le parquet avait pris des réquisitions inverses parfaitement fondées en droit", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Laurent-Franck Liénard, annonçant "évidemment relever appel de ce renvoi qui semble répondre à d'autres impératifs que la stricte application de la loi".

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