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Vidéo A Toulouse, un policier entre dans une église pour saisir une manifestante

Au lendemain des faits, l'archevêque toulousain a rappelé la police au respect des églises catholiques comme "lieux de paix et d'asile". La préfecture affirme que le policier n'a fait qu'une incursion sous le porche du bâtiment, et rappelle que la manifestation était interdite.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des CRS lors d'une manifestation des "gilets jaunes" à Toulouse le 16 novembre 2019. (MAXPPP)

La scène a fait réagir. Un policier est entré brièvement dans l'église Notre-Dame-du-Taur, afin d'en extraire une manifestante qui s'y était réfugiée, samedi 1er février à Toulouse, lors d'une manifestation de "gilets jaunes". La vidéo, filmée et diffusée sur Twitter par le journaliste Laurent Bigot de AB7Media, une chaîne YouTube couvrant les mobilisations sociales, s'est rapidement propagée sur les réseaux sociaux.

Face à la polémique, la préfecture s'est défendue dans un communiqué, samedi soir. Elle a expliqué que le "policier est entré par inadvertance sous le porche" de l'église "afin d'en extraire une femme en la saisissant par le bras". "Le policier a immédiatement relâché cette femme dès lors qu'il a réalisé qu'il se retrouvait sous le porche d'une église. En aucun cas, il n'a pénétré à l'intérieur de l'église. Il n'a pas franchi les portes battantes qui mènent à la nef. Il n'a procédé à aucune interpellation à ce moment-là. Il n'y a pas eu d'exercice coercitif", a-t-elle détaillé.

L'incident, a souligné la préfecture, est intervenu alors que "les groupes de manifestants hostiles" s'étaient "réfugiés dans plusieurs entrées de bâtiments, rue du Taur", où se dresse l'édifice catholique, et que des "policiers ont cherché à les extraire de ces différents bâtiments". Les forces de l'ordre, a indiqué la préfecture, intervenaient pour faire respecter l'arrêté interdisant aux "gilets jaunes" d'accéder à la place du Capitole devant effectuer, pour ce faire, "malgré plusieurs sommations", des "refoulements successifs" en usant de "moyens lacrymogènes"

Six arrestations lors de la manifestation

Les explications de la préfecture n'ont visiblement pas convaincu l'archevêque de Toulouse, Robert Le Gall, qui a réagi dans un communiqué dimanche. "Je rappelle que nos églises restent des lieux de paix et d'asile qui doivent être respectés comme tels", a-t-il déclaré. "Hier, des manifestants se sont réfugiés dans l'église Notre-Dame du Taur, proche du Capitole à Toulouse. Les forces de l'ordre sont entrées dans le porche de cette église. Dans le climat de violence que nous vivons dans notre ville depuis plus d'un an tous les samedis, tout en reconnaissant le difficile travail accompli par ces forces de l'ordre dans notre pays, j'appelle chacun à plus de calme dans une volonté de dialogue", a dit l'archevêque.

Selon la préfecture, six personnes ont été interpellées lors de la manifestation  –devenue habituelle à Toulouse depuis le début du mouvement des "gilets jaunes"– qui a rassemblée plusieurs centaines de personnes. Cette manifestation non déclarée par les organisateurs (ils n'avaient pas déposé le trajet en préfecture) était interdite par la préfecture de Haute-Garonne, qui avait pris un arrêté d'interdiction de manifester dans le périmètre de la place du Capitole.

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