Violences sur les Champs-Elysées : "Les consignes que j'avais passées n'ont pas été appliquées", assure Christophe Castaner
Après les violences qui ont émaillé la mobilisation des "gilets jaunes" samedi, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner assure sur France Inter mardi que la nouvelle doctrine de maintien de l'ordre n'a pas été mise en œuvre.
Après les violences qui ont eu lieu samedi sur les Champs-Elysées à Paris lors d'une manifestation de "gilets jaunes", le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a expliqué mardi 19 mars sur France Inter que la doctrine de maintien de l’ordre, qui avait été changée entre le 1er et le 8 décembre 2018, "n’a pas été appliquée". "Les consignes que j'avais passées n'ont pas été appliquées", a-t-il ajouté.
"Samedi dernier, nous savions que 1 500 casseurs venaient spécialement, des 'black blocs', (...) et j’avais demandé et passé une consigne stricte : même dispositif que le 8 décembre. Cela n’a pas été mis en œuvre." Christophe Castaner a aussi dénoncé "un noyau de gens qui ne sont plus des manifestants, qui sont des émeutiers".
LBD : des instructions sans l'aval du ministère
Les forces de l'ordre auraient par ailleurs, selon le ministre, reçu la consigne de changer le type de munitions avec des munitions courtes et de moins utiliser les LBD. Christophe Castaner indique que cela s'est fait sans l'aval de son ministère. Ces consignes ont été données "au sein de l'Etat-major de la préfecture de police", et "c'est à partir de là que nous avons pris des décisions", a poursuivi le ministre, faisant allusion au limogeage du préfet de police de Paris Michel Delpuech lundi.
"À la préfecture de police, des consignes ont été données qui ne sont pas remontées au préfet de police, précise Christophe Castaner. Et le préfet de police ne m'a pas référé de quelque chose dont il n'avait pas connaissance."
Le ministre de l'Intérieur indique par ailleur avoir été pris à partie par un policier dimanche : "Il m'a dit : 'vous savez monsieur le ministre, c'est dommage qu'on n'ait pas pu utiliser les LBD'. Je l'ai regardé je lui ai dit : 'Mais d'où ça vient ?' Je pensais même que c'était une rumeur. Lundi matin, j'ai su que ce n'était pas une rumeur".
100 relaxes pour 1 800 jugements
"Il y a eu 1 800 jugements rendus et il y a eu 100 relaxes", indique Christophe Cataner en réponse aux accusations de laxisme de la justice formulées par la droite. Lundi sur France Inter, Guillaume Larrivé, député et spécialiste des questions de sécurité chez Les Républicains, avait affirmé que, dans 95% des cas, depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", les personnes interpellées étaient relâchées.
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