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Lyon : les transports au cœur de la campagne municipale

Depuis la fin des années 90, le développement des transports en commun est un vrai argument de campagne pour les candidats. La construction de lignes de métro, de tramway, mais aussi de téléphériques sont autant de projets qui sont encore mis en avant, en 2014. Autant pour les possibilités de transports en commun qu'ils permettent que pour les opportunités qu'ils offrent de faire de l'urbanisme et de transformer les villes. À Lyon, la ville qui a inventé le vélo en libre service, c'est le métro qui fait son grand retour et qui permet aux candidats de se différencier ou de s'opposer.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
  (Stéphanie Berlu Radio France)

Les opposants de Gérard Collomb, maire socialiste depuis 2001 et
candidat à sa propre succession, se montre naturellement assez sévère avec son
bilan. Ses adversaires soulignent que Lyon a été classé en 2012 troisième ville
la plus polluée de France, après Paris et Antibes, selon le classement de
l'Organisation mondiale de la qanté. Le candidat de l'UMP aux élections
municipales Michel Havard estime que c'est "le grand échec de Gérard
Collomb. La ville est une des plus embouteillée de France. Les aménagements qui
sont réalisés sont clairement destinés à bloquer la circulation
".

Le candidat Europe Ecologie – Les Verts (Etienne Tête) regarde les
classements internationaux en matière d'aménagements pour les transports en
commun. Il remarque que Lyon est en retard comparé à des villes comme Munich ou
Turin. À la gauche du PS, la candidate du Front de Gauche, Aline Guitard, est
moins sévère. Pour elle, la ville de Lyon a progressé ces dernières années, mais
"des zones restent mal desservies et à l'écart ".

Gérard Collomb, fort
de son bilan et de ses sondages, se rassure quand il voit les bouchons en Ile-de-France.
Pour lui, les embouteillages à Lyon sont minimes. La ville serait aussi victime de
sa géographie et de son succès économique. Au-delà de la traversée de Lyon par
une autoroute, beaucoup de gens viennent de toute la région y travailler tous les
jours.

Métro contre métro

Le maire socialiste sortant s'est lancé en
janvier dans la campagne des municipales. En baisse dans les sondages (36% des
intentions de vote au dernier sondage Ifop pour Mag2Lyon, six points de moins
qu'en septembre), il a créé la surprise en annonçant sa volonté de construire
une nouvelle ligne de métro. Une ligne vers l'ouest pour permettre aux
habitants du 5e arrondissement de se
rendre plus facilement dans le centre ville.

Le 5e est l'arrondissement de Michel Havard, le candidat UMP, qui y voit
donc "une tactique électorale " pour le déstabiliser. Il estime que ce projet est coûteux et techniquement difficile à
réaliser, et propose lui de relancer le métro dans Lyon, entre
Saint-Paul et Part-Dieu, une liaison est-ouest. Un projet qu'il chiffre à 600
millions d'euros. Gérard Collomb estime que le projet de son concurrent UMP ne
servira à rien puisqu'il remplacera la ligne de bus C3 qui roulera bientôt en
site propre.

Le Front national aussi à son projet de métro

Le Front national serait en mesure, selon les derniers sondages, de
provoquer des triangulaires dans tous les arrondissements lyonnais. Christophe
Boudot, le candidat du Front national, a aussi son idée pour développer les
transports en commun. Il voudrait construire une ligne de métro entre
Cordeliers et Montchat, pour relier la Part-Dieu depuis la Presqu'île. Une
ligne E avec cinq arrêts pour un coût estimé de 600 millions d'euros.

Les écologistes préfèrent un téléphérique et des bus prioritaires

Etienne Tête, le candidat Europe-Ecologie les Verts ne veut pas du
bouclage du périphérique lyonnais dans le sud-ouest de la ville. Ce projet,
l'anneau des sciences, est estimé à deux milliards et demi d'euros. Ses
promoteurs défendent, à long terme, le déclassement de l'autoroute A7 qui
traverse actuellement la ville en boulevard urbain "apaisé". Etienne Tête préférerait des investissements immédiats dans les transports en commun.
Plutôt qu'un métro coûteux selon lui, et à échéance lointaine, Etienne Tête
préférerait un téléphérique pour les hauteurs de Lyon ou des bus prioritaires
pour desservir le 5e arrondissement.

Le candidat centriste Eric Lafond défend lui l'idée d'un aérotram
qui desservirait les collines de Lyon, un système d'œufs tractés par des câbles
qui desservirait la ville par l'ouest avec 7 arrêts. Un système de transport
déjà utilisé à Sydney, Barcelone, Dubaï et Shenzhen et dont le coût serait
beaucoup moins important qu'un tramway ou un métro.

Gratuité et retour à une gestion communale pour le Front de Gauche

Le Front de Gauche veut amorcer, lors du prochain mandat, un
retour à une régie municipale pour les transports publics. Aline Guitard, la
tête de liste du Front de Gauche, propose aussi la gratuité dans bus, tramways
et métros, dans un premier temps, pour les bénéficiaires des minimas sociaux et
de l'étendre progressivement dans le temps.

Elle refuse d'ailleurs de parler de gratuité mais préfère évoquer
"le libre accès " aux transports en commun (comme l'ont déjà
fait la communauté de commune d'Aubagne ou des villes aux Etats-Unis), car, pour elle, rien n'est gratuit puisqu'aujourd'hui les lyonnais payent les
transports dans leurs impôts, avec leurs tickets, et à travers les cotisations
de leurs entreprises. Dans un tout autre registre, le Front national, avec sa
tête de liste Christophe Boudot, veut rendre gratuit Téo, le périphérique nord.

Toutes les listes présentes à Lyon et la tête de liste

Gérard Collomb (PS) Evidemment Lyon
Michel Havard (UMP-UDI) Génération Lyon
Christophe Boudot (Front National) Lyon Bleu Marine
Etienne Tête (Europe Ecologie-Les Verts) Inspirez Lyon
Aline Guitard (Front de Gauche) Lyon citoyenne & solidaire
Eric Lafond (Centriste) Lyon pour tous, Tous pour Lyon !

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