Macron favorable au "Pass rail" dans les régions : "Il faut surtout qu'il arrête d'avoir des idées avec le pognon des collectivités locales", répond le vice-président de la région des Hauts-de-France
"Le président de la République a souvent de très bonnes idées, mais il faut surtout qu'il arrête d'avoir des idées avec le pognon des collectivités locales", a réagi mardi 5 septembre sur franceinfo Franck Dhersin, vice-président de la région des Hauts-de-France en charge des mobilités, à la proposition d'Emmanuel Macron de mettre en place un "Pass rail" à tarif unique sur le modèle allemand dans les régions de France.
"Moi, j'applaudis. S'il met l'argent dont on a besoin pour éviter que les régions continuent à s'endetter, je dis bravo Monsieur le Président, on y va !"
Franck Dhersin, vice-président de la région des Hauts-de-Franceà franceinfo
Cependant, Franck Dhersin a rappelé que "ce sont les régions qui payent le ticket de train". Les Hauts-de-France dépensent 530 millions d'euros pour faire circuler 1 250 TER tous les jours pour 180 millions d'euros de recettes. "Nous subventionnons à 75 % le ticket de train, c'est-à-dire que les gens ne payent qu'à peine 25 % du coût réel du ticket. Et encore souvent, les entreprises prennent en charge la moitié de ces 25 %", détaille l'élu.
Ce "Pass rail" va générer forcément moins de recettes et cela l'inquiète. Franck Dhersin prend l'exemple du gouvernement allemand : "Quand il a décidé de mettre en place ce pass à 49 € dans toute l'Allemagne, il a pris en charge cette mesure. Il n'a pas laissé les Länder financer cela. Je dis au président de la République banco ! Mais c'est votre idée et vous la financez."
Des trains bondés ?
Le vice-président de la région Hauts-de-France craint "un effet d'aubaine", s'appuyant une nouvelle fois sur l'exemple allemand. "Quand ils ont mis cela en place, il y a eu immédiatement un afflux de voyageurs et ils ont eu beaucoup de mal dans les premiers mois à transporter des gens", a-t-il expliqué. "Les voyageurs vont se trouver un peu comme dans le métro, aux heures de pointe", a-t-il ajouté. Pour répondre à cet afflux, il va falloir acheter des trains. "Il va falloir qu'on achète plusieurs dizaines de rames pour pouvoir transporter ce surplus de gens. Or, aujourd'hui, quand on veut acheter une rame, il y a un délai de quatre ans avant d'être livré", a-t-il indiqué. Une rame coûte entre 17 et 18 millions d'euros.
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