"Gilets jaunes" : les manifestants jouent les prolongations
En duplex depuis Paris, Avignon (Vaucluse) et Rennes (Ille-et-Vilaine), les journalistes François Beaudonnet, Théo Souman et Thomas Paga font le point sur la situation sur place, au soir de la journée de contestation des "gilets jaunes", samedi 17 novembre.
À Paris, les "gilets jaunes" l'avaient annoncé : ils voulaient marcher vers l'Élysée. Durant plusieurs heures, samedi 17 novembre, ils ont tenté de s'approcher du palais présidentiel. "Ce qui est frappant, c'est que la situation est très évolutive. Sur la place de l'Étoile, la circulation avait été bloquée une partie de l'après-midi, elle a été rétablie il y a une demi-heure par les forces de l'ordre, qui ont évacué les 'gilets jaunes' qui s'y trouvaient. Tout cela s'est passé dans l'ordre", observe le journaliste François Beaudonnet, en duplex sur place. "En revanche, dans l'après-midi, sur les Champs-Élysées, il y a eu des heurts. Des 'gilets jaunes' ont lancé des barrières sur la police, qui a répliqué avec des gaz lacrymogènes. Ensuite, certains 'gilets jaunes' ont enlevé leurs gilets pour se fondre dans la foule. Il y a donc eu un jeu du chat et de la souris avec les forces de l'ordre", précise-t-il.
Cibler les dépôts de carburants ?
À Avignon (Vaucluse), certains "gilets jaunes" entendent poursuivre le mouvement dans les prochaines heures. "Les actions se poursuivent. Les 'gilets jaunes' sont encore plusieurs dizaines à bloquer une partie de l'accès à la grande zone commerciale au nord d'Avignon. Le préfet du Vaucluse a appelé à cesser les rassemblements pendant la nuit par sécurité, mais les plus déterminés ici entendent rester, à se relayer et à dormir pour certains dans leurs véhicules", explique le journaliste Théo Souman. "Une détermination qui s'explique par le profil de ces manifestants. Une majorité de ceux que nous avons croisés se mobilisent pour la toute première fois de leur vie. Ils nous ont annoncé ne pas vouloir arrêter le mouvement avant d'avoir été entendus par le gouvernement", ajoute-t-il.
Enfin, la colère des "gilets jaunes" s'est aussi exprimée à Rennes (Ille-et-Vilaine). "Ils étaient plus d'un millier pour une opération escargot sur la rocade de Rennes, qui continue en ce moment même. Seule une voie de circulation est ouverte sur les trois habituelles. Une partie de cette rocade est désormais complètement fermée à la circulation", indique le journaliste Thomas Paga. "Ce qui s'est exprimé, c'est un double désespoir : des fins de mois difficiles, mais aussi l'impression de ne pas être écoutés. D'ailleurs, en Bretagne, les 'gilets jaunes' envisageraient même d'aller bloquer des dépôts de carburants. Ce sera éventuellement pour demain soir [dimanche 18 novembre]", conclut-il.
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