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Approvisionnement en carburants : la CPME appelle à la "réquisition" des salariés grévistes

Le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprise enjoint les salariés des raffineries à faire preuve de "responsabilité". François Asselin demande aussi l'utilisation en urgence des réserves de gazole non-routier.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), invité de franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

François Asselin, le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CPME), appelle mardi 11 octobre sur franceinfo à la "réquisition" des salariés grévistes pour faire fonctionner les dépôts et les raffineries alors que la CGT a reconduit le mouvement pour l'augmentation des salaires lundi. Après près de deux semaines de conflit, un tiers des stations connaissent ce mardi matin des difficultés d'approvisionnement. Pour éviter la pénurie, François Asselin demande l'utilisation en urgence des réserves de gazole non-routier (GNR).

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"Quand c'est comme ça malheureusement, il faut faire preuve d'un peu d'autorité, plaide le président de la CPME, la réquisition évidemment" des salariés,  "dont on a besoin pour alimenter les camions citernes qui eux-mêmes vont alimenter les stations-service. J'en appelle à la responsabilité de tous ces personnels".

François Asselin propose aussi d'utiliser les réserves de gazole non-routier, le GNR : "c'est le gazole qui est utilisé pour les matériels de chantier, pour l'agriculture, pour certains professionnels, pour faire en sorte qu'on puisse a minima continuer à travailler". "Le pays est un bien commun, tout le monde a besoin de travailler, poursuit le président de la CPME, nous sommes dans une période où beaucoup sont fragilisés par la pandémie, par l'inflation, nous sommes inquiets nous aussi pour la pérennité de nos entreprises, nous tenons à nos salariés, tout cela est fragile, faisons attention", martèle-t-il.

"Une convention collective généreuse"

La CGT qui a initié cette grève le 27 septembre demande pour cette année 10% d'augmentation sur les salaires - 7% pour l'inflation, 3% pour le partage de la richesse - TotalEnergies ayant engrangé 10,6 milliards de dollars de bénéfice au premier semestre 2022. Le syndicat a interpellé lundi la Première ministre dans un courrier demandant l'ouverture de négociation "dans les raffineries comme dans toutes les branches".

"Pourquoi une poignée de Français prendraient en otage une majorité de Français ?", lance François Asselin au sujet des salariés grévistes. C'est purement inadmissible, d'autant plus que cette grève, dans la conception qu'il y a du dialogue social, ce n'est pas celle que nous partageons à la CPME. Faire une grève préventive en prenant en otage les Français, sur le fond, c'est plus que discutable et sur la forme, c'est inadmissible."

Le président de la CPME estime d'ailleurs que le secteur de l'industrie pétrolière bénéficie de "l'une des conventions collectives qui est peut-être la plus généreuse". Total affirme qu'un opérateur de raffinerie gagne en moyenne 5 000 euros brut par mois, ce que conteste la CGT qui demande des hausses de salaires pour l'année 2022, en prenant en compte l'inflation et au titre des bénéfices réalisés par TotalEnergies.

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