Piétonnisation des voies sur berges à Paris : qu'en pensent les automobilistes ?
Le Conseil de Paris doit se prononcer lundi 26 septembre sur un projet pour le moins polémique : la piétonnisation des voies sur berges à Paris, sur la rive droite de la Seine. Depuis la fin de "Paris Plage" début septembre, cette portion de route est restée fermée à la circulation.
Le dossier est extrêmement sensible depuis des années. Le projet de piétonnisation des voies sur berges à Paris a ses défenseurs et ses détracteurs. Pour ces derniers, le fait de rendre piéton ce tronçon de route (environ trois kilomètres entre le tunnel des Tuileries et le bassin de l'Arsenal) entraîne de gros bouchons sur les voies supérieures.
La maire de Paris, elle, invoque un problème de pollution et de santé publique. Plusieurs pneumologues de renom ont lancé récemment un cri d'alarme, contre la pollution et pour la piétonnisation des voies sur berges. Selon ces médecins, la pollution de l'air dans la capitale provoque 2 500 décès par an et retire plus de deux ans d'espérance de vie à l'âge de 30 ans.
Le préfet de police de Paris a déjà donné son accord pour une période d'essai de six mois, afin de mesurer l'impact de cette piétonnisation. Le Conseil de Paris doit se prononcer lundi 26 septembre sur ce projet.
Yves, sur sa moto, a vu une différence entre une voie sur berge piétonne et une voie sur berge ouverte à la circulation automobile. "Il y a beaucoup plus de voitures et beaucoup plus de pollution" affirme-t-il. Changer ses habitudes pour moins emprunter son véhicule personnel ? "Pourquoi pas" dit Yves. "Mais il faut en premier améliorer la fluidité des transports en commun, créer des parkings-relais, favoriser le covoiturage...avant de fermer les voies sur berges. Là, c'est un diktat, on interdit tout d'un coup."
C'est un bordel sans nom maintenant !
Selon les calculs de la commission d'enquête publique, qui a rendu un avis défavorable à ce projet de piétonnisation de la rive droite, 43 000 véhicules supplémentaires devraient chaque jour emprunter les voies supérieures.
"C'est un bordel sans nom, maintenant" juge cet automobiliste, pressé. Même avis du côté de cette conductrice, qui emprunte cette route chaque matin : "C'est de pire en pire tous les ans" juge-t-elle. "Pendant l'année, normalement je mets 20 minutes pour aller travailler. Au moins d'août j'en mets 10, mais cette année j'ai mis 30 minutes."
Si on veut moins de voitures dans la ville, il faut plus de transports en commun, plus agréables, moins chers
Au volant de sa voiture, Frédéric, médecin, est plus mesuré. "Effectivement, maintenant je mets 10 à 15 minutes de plus qu'avant. Mais ça dépend des jours, parfois ça ne roule pas trop mal. Les premiers jours, à la fin du mois d'août, c'était complètement bouché, mais maintenant ça roule un peu mieux. Je pense que les gens passent par d'autres chemins", estime-t-il. "Moi, je trouve ça bien de réserver les voies sur berges aux piétons", conclut l'automobiliste.
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