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Air France : 800 postes seront supprimés via un plan de départs volontaires

Ce plan concerne 500 postes de personnels au sol et 300 chez les hôtesses et stewards, indiquent des sources syndicales à France 3.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des avions d'Air France sur le tarmac de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, le 24 septembre 2014. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Air France entre à nouveau dans une zone de turbulences. Huit cents postes sont visés par "un nouveau plan de départs volontaires" excluant les pilotes, ont annoncé la direction et les syndicats, jeudi 22 janvier. Dans le détail, ce plan concerne 500 postes de personnels au sol et 300 pour les hôtesses et stewards, indiquent des sources syndicales à France 3.

Objectif de ce plan annoncé à l'occasion du Comité central d'entreprise (CCE) : réduire le sureffectif de la compagnie aérienne, selon les syndicats. Depuis 2012, les précédents plans de départs volontaires ont conduit à la suppression d'environ 8 000 postes dans le seul groupe Air France, qui comptait quelque 65 000 salariés à la fin 2013. Francetvinfo vous explique pourquoi la compagnie aérienne a du plomb dans l'aile.

Parce que le groupe fait face à une concurrence accrue

A l'occasion du CCE, la direction devrait détailler les écarts de compétitivité entre le groupe Air France (la compagnie classique et ses filiales Hop! et Transavia France) et ses concurrents, principalement les low cost et les compagnies du Golfe. Selon les comparaisons établies par la direction, citées par Le Monde, Air France accuse "des écarts de coûts de 40 à 50%" par rapport à ses concurrents.

Une situation problématique au moment où le secteur aérien est confronté à des surcapacités dans certaines zones, en particulier sur l'Asie et l'Amérique du Nord. Les compagnies ne peuvent pas se permettre d'augmenter le prix de leurs billets. La "recette unitaire" d'Air France est donc en baisse, explique Le Monde, d'autant que l'entreprise doit aussi diminuer ses prix pour répercuter, au moins partiellement, la baisse du prix des carburants.

Parce que la grève des pilotes a laissé des traces

La note est salée pour Air France, confrontée en septembre à une longue grève de ses pilotes français. Le conflit social a duré 14 jours, ce qui n'a pas été sans conséquence sur les activités du groupe : la moitié des avions de la compagnie française ont été cloués au sol lors de la grève, entraînant une chute du trafic de 15,9% pour les passagers et de 17,7% pour le cargo pour le seul mois de septembre.

Selon les estimations d'Air France, le chiffre d'affaires a été réduit de 416 millions d'euros par la grève. Depuis, la compagnie est partie à la reconquête de ses clients perdus, ce qui a un coût, raconte Le Figaro. Les premiers passagers à revenir ont été récompensés, avec du surclassement, un accès aux salons d'Air France ou encore la prolongation de validité de leurs cartes de fidélité, détaille le journal. A cela s'ajoutent, pour les particuliers, des promotions sur les court et moyen-courriers.

Parce que la situation économique du groupe reste compliquée

Air France-KLM reste très endettée. En 2012, la direction s'était engagée à faire diminuer la dette nette, de 6,5 milliards à 4,5 milliards d'euros à la fin 2014, explique Le Figaro. L'objectif a finalement été repoussé à la fin de l'année 2015, mais le chemin sera encore long : en septembre, la dette s'élevait encore à 5,27 milliards d'euros.

Un assainissement des comptes d'autant plus compliqué que les mauvaises nouvelles s'accumulent pour le groupe, note Challenges. En décembre, l'Autorité des marchés financiers a requis une sanction de 1,5 million d'euros à l'encontre d'Air France-KLM dans un dossier sur la communication financière du groupe. La nouvelle était intervenue alors qu'Air France-KLM avait abaissé de 200 millions d'euros sont objectif d'excédent brut d'exploitation pour l'année 2014.

"L'objectif reste un retour à l'équilibre opérationnel [en 2014], déclarait en mai le patron d'Air France, Frédéric Gagey. Si on était en pertes, on serait plus dos au mur, ce qui changerait les termes du dialogue social."

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