Mouvement des "gilets jaunes" : "l'esquive ne suffit pas après deux jours d'insurrection citoyenne", déclare Jean-Luc Mélenchon
Invité du "20 heures" de France 2, Edouard Philippe a assuré avoir "entendu de la colère, de la souffrance". Mais "nous allons tenir le cap", a assuré le Premier ministre.
Ce qu'il faut savoir
La deuxième journée de mobilisation des "gilets jaunes" a gagné en ampleur au fil de l'après-midi, dimanche 18 novembre. Selon Vinci Autoroutes, les rassemblements contre la hausse des prix des carburants sur et aux abords des autoroutes "se sont intensifiés" vers 16 heures. Dix échangeurs ont été fermés sur décision préfectorale et cinq axes autoroutiers étaient encore très perturbés, dimanche en milieu d'après-midi. Alors que s'achèvent deux jours d'une mobilisation inédite contre l'augmentation des taxes sur les carburants, le Premier ministre, Edouard Philippe, s'est exprimé sur le plateau du "20 heures" de France 2. "Le cap que nous avons fixé, nous allons le tenir. Ce n'est pas quand ça souffle qu'il faut changer de cap", a défendu le chef du gouvernement, tout en assurant avoir "entendu de la colère, mais aussi de la souffrance". "L'esquive ne suffit pas après deux jours d'insurrection citoyenne", a réagi Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.
Les "gilets jaunes" ne désarment pas. En Gironde, dans la Sarthe, dans le Vaucluse, en Moselle, dans l'Eure ou encore en Dordogne... De nombreux blocages ont encore été signalés dimanche. Les manifestants ont appelé à reconduire leur mouvement sur quelque 150 sites dans toute la France.
Près de 290 000 manifestants samedi. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a dressé un nouveau bilan de la mobilisation des "gilets jaunes", dimanche matin sur RTL. Il a revu le nombre de participants à la hausse avec "287 710 personnes comptabilisées sur 2 034 sites". Il y a eu aussi un mort et 409 blessés, dont 14 gravement, et un total de 282 personnes interpellées, dont 73 pendant la nuit, et 157 gardes à vue.
• La conductrice qui a tué une manifestante mise en examen. La femme qui a heurté une "gilet jaune", samedi matin à Pont-de-Beauvoisin (Savoie), a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire dimanche, a annoncé le parquet de Chambéry. Elle est poursuivie pour "violences volontaires avec arme par destination ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
La "trajectoire" maintenue en matière de fiscalité écologique. Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, annonce dans une interview au Parisien que le gouvernement poursuivra "la trajectoire prévue".
L'exécutif assure entendre le "ras-le-bol fiscal". "Il y a une mobilisation qui est là, il ne faut pas la nier", mais "ce n'est pas le raz-de-marée attendu", a réagi un conseiller de l'exécutif. Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a de son côté assuré que le gouvernement entendait le "ras-le-bol fiscal", mais qu'il avait pour "devoir" de transformer l'économie.