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"Gilets jaunes" : des commerçants des Champs-Élysées doutent que les annonces d'Emmanuel Macron calment la colère

Les commerçants de la capitale ne sont pas prêts à revivre un nouveau samedi de mobilisation nationale, mais certains ne croient pas à l'arrêt du mouvement, après les mesures décidées lundi par le chef de l'État.

Article rédigé par Gaële Joly, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des manifestants sur les Champs-Elysées le 8 décembre 2018. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Lundi 10 décembre, dans une allocution télévisée, Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesuresnotamment la hausse du smic. Ces annonces réussiront-elles à apaiser la colère des "gilets jaunes" ? Sur les Champs-Élysées, les commerçants l'espèrent, car ils ne sont pas prêts à revivre une nouvelle journée de violence, samedi prochain, alors que les "gilets jaunes" pensent à un acte V de leur mouvement. 

Dans le quartier des Champs-Élysées, ils semblent peu nombreux à avoir écouté le président lundi soir. C'est tout juste si ce patron de PMU a tendu l'oreille, très étonné : "Il répond aux demandes des Français, c'est assez surprenant", explique-t-il. Il donne une orientation qui est radicalement différente et je pense que là, il a compris."

"100 euros, c'est déjà pas mal"

Des annonces qui peuvent peut-être éviter une nouvelle journée de violence, ose croire ce kiosquier des Champs-Élysées : "J'espère que ça va les calmer, déjà, 100 euros, c'est pas mal. L'espoir fait vivre, on a l'espoir que ça s'arrête".

Ça suffit là, ils ont cassé, ils ont pillé, ils ont volé, ils nous ont foutu la honte vis-à-vis du monde entier, il faut que ça s'arrête.

Un kiosquier des Champs-Élysées

à franceinfo

"La presse hollandaise, italienne, m'ont posé des questions et je n'étais pas fier de ce qui s'est passé", déplore-t-il. "Je ne demande qu'à travailler et j'ai peur qu'ils recommencent", ajoute-t-il. Et il n'est pas le seul. Pour ce manager d'un restaurant de la célèbre avenue, il va falloir à nouveau se barricader : "Je pense qu'on aura un acte V. Les mesures vont dans le bon sens, mais elles sont trop petites par rapport à la frustration et la colère des gens", affirme-t-il.

Des commerçants blasés

"Forcément, en tant que commerçant, ça m'énerve, s'agace-t-il. Je ne peux pas travailler, ni gagner ma vie correctement parce qu'une journée perdue ne sera pas récupérée. Les serveurs sont payés 1 200 euros, et quand ils n'ont pas de pourboires, ils ne finissent pas leur mois. Ils habitent à Paris, donc ce qu'ils perdent, ils ne le rattraperont pas. Et c'est vraiment beaucoup". Pour lui, pas le choix : "On va rester ici, on va boucler l'établissement, et on verra bien comment ça se passe"

Des commerçants blasés qui espéraient surtout l'annonce d'une compensation financière, pas franchement à l'ordre du jour.

"Gilets jaunes" : les commerçants des Champs-Élysées espèrent que les annonces d'Emmanuel Macron calmeront la colère des manifestants : le reportage de Gaëlle Joly

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