Remise sur le carburant : à qui va vraiment profiter la nouvelle aide du gouvernement ?
La somme déduite à la pompe va passer de 18 à 30 centimes en septembre et octobre, avant de redescendre à dix centimes d'ici la fin de l'année. Un compromis avec la droite qui avantage les Français les plus riches, selon plusieurs économistes.
Cette nouvelle ristourne est le fruit du compromis négocié à l'Assemblée nationale cet été lors des discussions parlementaires sur le projet de loi pouvoir d'achat. Les députés Les Républicains réclamaient un carburant à 1,50 euro. Pas question, avait alors tranché le gouvernement qui refusait de faire une croix sur les 40 milliards de recettes fiscales. L'arbitrage a finalement été trouvé par le ministre de l'Économie et accepté par LR : la remise en vigueur depuis le printemps sera augmentée.
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Le décret a été publié au journal officiel mardi 23 août. La somme déduite à la pompe passe donc de 18 à 30 centimes pour les mois de septembre et octobre, avant de redescendre à dix centimes pour novembre et décembre. Ce coup de pouce concerne tous les carburants, toutes les pompes, sur tout le territoire métropolitain. En outre-mer, où le carburant est détaxé, la ristourne sera de 25 centimes, puis de 8 centimes. Et ce sera même plus dans certaines stations-service. Ce qui permet à Bercy d'annoncer que l'on s'approche ainsi d'un carburant à 1,50 euro le litre.
Un dispositif inégalitaire, en réalité
Sauf que le Conseil d'analyse économique, qui dépend de Matignon, montrait dès juillet que c'était bien les Français les plus riches qui en profitaient le plus. Une analyse confirmée par le cabinet Astérès, pour qui la remise de 30 centimes va représenter un gain moyen de 40 euros par ménage sur les mois de septembre et octobre avec là encore des disparités.
Cette réduction des prix à la pompe sera de 25 euros pour les plus modestes, 50 euros pour les plus riches parce qu'ils roulent plus et qu'ils ont des véhicules plus puissants. Or on sait que ce sont les ménages les plus modestes qui sont les plus dépendants de la voiture. Ils vivent loin des centre-villes, parfois loin des transports en commun et n'ont pas d'autre choix que de prendre leur voiture pour aller travailler.
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