Projet d'écotaxe régionale : "Il y a encore le temps du débat" veut croire la Fédération nationale des transports routiers
Florence Berthelot, déléguée générale de la Fédération nationale des transports routiers, appelle sur franceinfo à une réflexion "plus globale", estimant qu'il n'y a "strictement aucun impact écologique à instaurer une taxe régionale".
"Nous essayons de faire passer nos arguments auprès du gouvernement", déclare lundi 15 mars sur franceinfo la déléguée générale de la Fédération nationale des transports routiers, Florence Berthelot, après l'aval donné par des députés, en commission, à la mise en place éventuelle d'une "contribution poids lourds" dans les régions qui le souhaitent. Selon elle, "les constructeurs sont dans l'incapacité de produire en masse des véhicules alternatifs au diesel".
franceinfo : Que dites-vous de cette écotaxe poids lourds qui semble un peu faire son retour ?
Florence Berthelot : Le transport routier fait partie des travailleurs de la deuxième ligne. On se souvient du service qu'a rendu ce secteur pendant les confinements pour assurer une continuité économique et approvisionner les Français. Et finalement, un an après, nous nous trouvons avec des taxes. Il y en a une autre qui augmente la fiscalité sur le carburant. Donc, cette loi est une loi de fiscalité pour les transporteurs routiers. L'étude d'impact témoigne qu'il n'y a strictement aucun impact écologique à instaurer une taxe régionale.
C'est tout de même une contribution qui doit pousser les entreprises à verdir leurs moyens de transport en passant par exemple davantage par le ferroviaire et qui doit pousser les transporteurs à moderniser leurs camions et à les rendre moins polluants...
Encore faut-il que l'offre de camions existe. Aujourd'hui, il y a le gaz naturel véhicule. On sait qu'on veut tendre vers l'électrique ou l'hydrogène mais les constructeurs sont dans l'incapacité de produire en masse des véhicules alternatifs au diesel. Concernant le ferroviaire, nous sommes tous prêts à l'utiliser mais il n'est rentable qu'au-delà de 500 km quand la moyenne du transport routier est de 130 km. Il ne sert à rien de taxer les transporteurs comme si c'était eux qui refusaient de verdir leurs flottes. La réflexion doit être beaucoup plus globale. Ce n'est pas celui qui circule et qui rend le service qui pollue, c'est celui qui fait appel à ce service-là. Nous n'aurons pas d'autre solution que de répercuter ces hausses sur nos consommateurs et clients quand nos marges sont en moyenne de 1,5% alors que toutes ces taxes dépassent largement les 3, 4, 5% d'augmentation.
Prévoyez-vous déjà de vous mobiliser comme lors de la lutte contre l'écotaxe en 2014 ?
Je pense qu'il est un peu tôt, mais il est quand même malheureux que pour se faire entendre dans ce pays, on soit obligés d'envisager une mobilisation. Nous pensons qu'il y a encore le temps du débat. Là, nous sommes passés en commission spéciale. Nous essayons de faire passer nos arguments auprès du gouvernement qui les entend d'ailleurs puisqu'il a créé un groupe de travail sur la transition énergétique et auprès des députés.
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