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Dette de la SNCF : "Enfin, on aborde les vrais sujets d'une réforme qui a mal commencé parce qu'elle était mal posée", affirme Rémi Aufrère de la CFDT

Pour Rémi Aufrère, le secrétaire général de la CFDT Transports-Environnement, invité jeudi sur franceinfo, la reprise de la dette de la SNCF est "une question préalable indispensable".

Article rédigé par franceinfo
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La SNCF est endettée à hauteur de 50 milliards d'euros. (ERIC CABANIS / AFP)

Le Premier ministre Edouard Philippe s'est dit, jeudi 5 avril,"ouvert à la discussion" sur la dette de la SNCF "en contrepartie d’engagements extrêmement fermes" de la part de l'entreprise.

"Enfin, on aborde les vrais sujets d'une réforme qui a mal commencé parce qu'elle était mal posée, mal étudiée, mal préparée", a réagi sur franceinfo Rémi Aufrère, secrétaire général adjoint de la CFDT Transports-Environnement. "C'est une dette d'État, ce n'est pas la dette des cheminots", a-t-il ajouté. Pour Rémi Aufrère, la reprise de la dette est "le sujet numéro un", "une question préalable indispensable". Et elle doit être "intégrale" car "c'est une question d'absolue nécessité et d'efficacité", selon lui.

franceinfo : Que pensez-vous de cette annonce du Premier ministre sur la reprise de la dette par l'État ?

Rémi Aufrère : Il a fallu plus de trois semaines pour que le gouvernement pose les vrais sujets sur la table, le sujet de la reprise de la dette ferroviaire. Finalement les 47 milliards, c'est une dette d'État, ce n'est pas la dette des cheminots. Enfin, on aborde les vrais sujets d'une réforme qui a mal commencé parce qu'elle était mal posée, mal étudiée, mal préparée. C'est un des sujets majeurs de ce projet de réforme ferroviaire. On entend dans certains couloirs qu'on reprendrait peut-être 35 milliards sur les 47 milliards, qu'on arriverait à une solution moyenne. Nous, ce que l'on souhaite dans le corps social cheminot et à la CFDT, c'est la reprise totale de la dette de la SNCF. C'est extrêmement important.

Édouard Philippe a affirmé que le gouvernement était ouvert à une reprise d'une partie de la dette. Est-ce que cela renforce l'unité syndicale ?

Bien entendu. Enfin le gouvernement pose les vrais sujets, notamment le sujet qui est la dette, qui est une efficacité du système ferroviaire français. Le sujet de la dette est le sujet numéro un. Et, à côté, il y a le sujet de l'exploitation du système ferroviaire et d'un financement durable.

Si l'État ne reprend pas toute la dette, est-ce que cela signe l'arrêt de mort de la SNCF ?

Cela signe l'impossibilité de réformer durablement et valablement le transport ferroviaire au service des usagers. C'est une question préalable indispensable de traiter celle de la dette, et non pas de passer par des sujets subalternes, qui sont des totems politiques, comme la fin du recrutement au statut. On nous fait beaucoup travailler. En face, le gouvernement nous donne très peu de réponses. En quoi la suppression du recrutement au statut pose un sujet pour le développement du ferroviaire demain ? Nous n'avons aucune réponse. On veut bien envisager une réforme du ferroviaire parce qu'elle est indispensable. La reprise de la dette par l'État doit être intégrale. Ce n'est pas une question de faire des cadeaux aux cheminots, c'est une question d'absolue nécessité et d'efficacité.

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