"Ce n'est pas une surprise" : Elisabeth Borne confirme que la fin du statut des cheminots en janvier 2020 "a bien été présentée aux organisations syndicales"
La ministre des Transports Elisabeth Borne a expliqué, mercredi sur franceinfo, que la date de janvier 2020 pour l'arrêt des embauches au statut des cheminots correspond notamment à l'entrée en vigueur de la réforme.
La SNCF arrêtera d'embaucher au statut de cheminot au 1er janvier 2020, a annoncé le gouvernement, mercredi 18 avril. Une annonce qui entraîne la colère des syndicats. "Cette date a bien été présentée aux organisations syndicales hier dans le cadre des discussions que nous avons", a déclaré, mercredi sur franceinfo, Elisabeth Borne, ministre des Transports. "Ce n'est pas une surprise", a-t-elle a ajouté.
franceinfo : Vous maintenez avoir averti les syndicats de cette date du 1er janvier 2020 de la fin de l'embauche au statut des cheminots ?
Elisabeth Borne : Je vous confirme que cette date a bien été présentée aux organisations syndicales hier [mardi] dans le cadre des discussions que nous avons. C'est une date logique. Ce n'est pas une surprise. C'est la date qui correspond à l'entrée en vigueur de la réforme, à l'ouverture à la concurrence, à la nouvelle organisation de la SNCF et à la reprise progressive de la dette comme le président de la République l'a indiqué. Le point important de cette date, c'est qu'elle soit postérieure à la négociation de la convention collective. La branche nous confirme ces échéances de discussion pour l'été 2019, pour l'essentiel des éléments de la convention collective, et fin 2019 pour la convention collective. Je pense que c'est cela le point important qu'il n'y ait pas un vide entre cet arrêt du recrutement au statut et la convention collective qui doit être prête avant l'arrêt du recrutement au statut de cheminot.
Êtes-vous surprise par la réaction des syndicats sur cette annonce faite en pleine grève ?
Ce n'est pas un sujet qui est simple pour les organisations syndicales. Je pense que c'est important qu'on donne de la visibilité, que les partenaires sociaux qui doivent discuter de la convention collective dans la branche aient tous cette date en tête. Le gouvernement sera vigilant à ce que la discussion se déroule bien dans la convention collective. Je réunirai l'ensemble des acteurs la semaine prochaine pour faire le bilan des deux mois de travail qu'on a menés et pour vraiment lancer ces discussions au niveau de la branche et de l'entreprise de la SNCF. On a à définir le nouveau cadre de la branche, tout ce qui concerne les classifications les rémunérations, les parcours professionnels. Il y a un programme qui a été élaboré au niveau de la branche et les discussions doivent se mener et on sera très vigilants à ce qu'elle se déroule dans le bon calendrier. Par ailleurs, cette grève est très pénalisante pour les voyageurs, je pense que ce n'est pas la bonne méthode. Les Français voient bien que le gouvernement a fait des avancées avec une ouverture progressive à la concurrence, la relance du fret ferroviaire, la reprise de la dette annoncée par le président de la République. Le gouvernement pose des actes clairs pour aller dans le bon sens, pour renforcer notre service public ferroviaire. J'espère que ces actes forts et clairs seront entendus.
N'aurait-il pas été plus simple d'attendre la fin des négociations avant de faire cette annonce qui est vécue comme une provocation par les syndicats ?
Je pense qu'au contraire que ceux qui négocient la convention collective aient bien cette date en tête car ça donne le timing de ces discussions qui doivent se mener au niveau de la branche, ça donne de la visibilité cet arrêt du recrutement au statut de cheminot. Je ne peux pas laisser dire que le projet de loi n'a pas bougé. Je rappelle qu'on a présenté un projet de loi d'habilitation avec des têtes de chapitre et ces têtes de chapitre on les a remplies grâce aux concertations sur le transfert sur la base du volontariat, sur le fait que toutes les entreprises qui répondront pour organiser les services de TER devront être rattachées à la convention collective. On a discuté sur le "sac à dos social" le contenu des garanties que les cheminots emporteront, en cas de transfert. Les syndicats ont pu porter des amendements dans le débat parlementaire. Tout cela montre que les concertations ont nourri le projet de loi qui a été adopté à l'Assemblée nationale. Au niveau de la branche, je n'ai pas de doute que les partenaires sociaux sauront trouver ensemble des compromis.
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