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Deuxième épisode de la grève à la SNCF : sur les quais de gare, les passagers entre fatigue et fatalisme

La nouvelle séquence de la grève à la SNCF est encore très suivie lundi. Sur les quais de la gare du Nord à Paris, des passagers patients ou fâchés témoignent de leur état d'esprit, face à un conflit qui pourrait durer. 

Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La gare du Nord lors de la précédente journée de grève à la SNCF, le 4 avril 2018 (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Au quatrième jour de grève à la SNCF, lundi 9 avril, la protestation des cheminots contre la réforme ferroviaire est toujours très suivie. Sur les quais de la gare du Nord, à Paris, l'exaspération côtoie l'anticipation et la compréhension. 

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Chantal, qui habite Provins (Seine-et-Marne) a dormi dimanche soir à Massy-Palaiseau (Essonne) pour se rapprocher de son travail. Le système D employé passe par la famille. Elle a dormi chez sa sœur. "Il n'y a pas de TER. On est obligés de se débrouiller pour se loger un peu plus près de Paris", explique-t-elle. Selon Chantal, cette anticipation ne se fait pas sans mal. "Des personnes ont trois heures de trajet, dit-elle. Certaines doivent dormir à un endroit et le lendemain ailleurs. C’est très fatigant." 

Malgré sa lassitude, cette passagère dit comprendre les revendications des cheminots. C'est aussi la position de Jean-Louis, qui a dormi en face de la gare du Nord, après avoir constaté l'annulation de son train pour Amiens, dimanche soir. Son adhésion au mouvement va au-delà de la mobilisation des cheminots, indique-t-il. 

La solidarité imposée aux plus petits, aux plus modestes, aux plus vulnérables, aux plus fragiles, les cinq euros de l’APL, la CSG sur les retraites, je ne trouve pas ça très délicat et je ne suis pas sûr que ça paye.

Jean-Louis

à franceinfo

Sur un ton beaucoup moins conciliant, Isabelle, dans l'attente d'un train pour Lille, exprime son exaspération. "Ça fait chier les gens qui bossent, lance-t-elle. On peut comprendre certaines revendications qu’ils ont, néanmoins, les premières personnes concernées, ce sont les usagers. C’est vraiment ennuyeux."  Gabin, parti une heure plus tôt ce matin, redoute d’arriver encore en retard au travail.

Si je perds mon emploi, je perds mon logement. Donc, je remercie beaucoup la SNCF. Je comprends leur combat, mais je n’ai pas envie de me retrouver dehors.

Gabin

à franceinfo

Sélène s’apprête à prendre un train pour Cologne en Allemagne où elle habite, avec une pensée pour ceux qui restent. "Bon courage... Trois mois, c’est long", souffle-t-elle, alors que le mouvement pourrait durer plus longtemps. La CGT n’exclut pas de prolonger la grève au-delà du mois de juin.  

Le reportage de Matthieu Mondolini, gare du Nord à Paris

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