Droit de retrait à la SNCF : la compagnie ne pourra donner l'état du trafic que samedi matin
Un "mouvement social inopiné" touche le trafic ferroviaire dans de nombreuses régions, alors que de nombreux départs sont prévus samedi pour le début des vacances de la Toussaint.
Ce qu'il faut savoir
Le flou règne, vendredi 18 octobre, sur la situation du trafic SNCF . Un "mouvement social inopiné" a touché la circulation des trains dans de nombreuses régions. A quelques heures des départs pour les vacances de la Toussaint, des cheminots ont fait valoir leur droit de retrait à la suite d'une collision entre un TER et un camion qui a fait 11 blessés mercredi dans les Ardennes.
Un droit de retrait que ne reconnaît pas la direction de la SNCF, qui évoque une "grève sans préavis pas acceptable". La SNCF assure toutefois qu'elle met "tout en œuvre" pour "un retour à la normale demain matin", a affirmé sur franceinfo Agnès Ogier, la directrice de la communication de l'entreprise. Suivez notre direct.
La compagnie ne pourra donner l'état du trafic que samedi dans la matinée, expliquant qu'il était difficile de faire des prévisions concernant ce mouvement car il n'y a pas de préavis pour le droit de retrait. "Le trafic sera très très perturbé sur les Ouigo. Nous avons recontacté nos clients pour inciter les voyageurs à reporter leur voyage et à se faire rembourser", indique seulement la compagnie.
Plus de la moitié des TER ont circulé ce vendredi. En moyenne, 55% des trains régionaux ont été maintenus. A noter des situations diverses selon les régions : seuls 20% des TER ont roulé en Occitanie et en Paca, contre plus de 80% en Bourgogne et dans les Hauts-de-France.
Une situation "très difficile" en Ile-de-France. En région parisienne, 70% des Transilien étaient en circulation, mais là aussi avec d'importantes disparités, les RER B et D étant les plus touchés, ainsi que les lignes R, H, J, K et L. De son côté, la ligne E a circulé normalement.
Trafic quasi normal pour les TGV. Par ailleurs, seul un train Intercités sur deux a pu circuler. Sur les lignes TGV, où l'affluence était importante en cette veille de vacances, le trafic était normal sur les axes nord et est, mais perturbé sur le sud-est (20 trains supprimés) ainsi que sur l'axe Atlantique.
Un droit de retrait lié à un accident. Des conducteurs font valoir leur droit de retrait à cause d'un accident survenu mercredi dans la région Grand-Est, à Saint-Pierre-sur-Vence, au sud de Charleville-Mézières (Ardennes). Un train a percuté un convoi exceptionnel à un passage à niveau, blessant légèrement onze personnes. Le conducteur, blessé à la jambe, était le seul agent à bord et a dû gérer la situation tout seul. D'après la CGT Cheminots, la sécurité de ne peut pas être assurée tant qu'il n'y aura pas de contrôleur à bord de tous les trains.
Le gouvernement dénonce une "instrumentalisation". "Dire que l'on opère un droit de retrait qui n'en est pas un, c'est pénaliser l'usager", a réagi le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, sur BFMTV. "On n'instrumentalise pas un événement de sécurité pour faire valoir une position politique. La CGT conteste que les conducteurs de trains soient seuls, c'est le cas depuis dix ans", assure-t-il.