Grève contre la réforme des retraites : "Le droit de grève, ça ne permet pas tout", dénonce le député LREM Benoit Simian
Le député La République en marche de Gironde a regretté sur franceinfo qu'il n'y ait pas de "main tendue", à la veille du 21e jour de grève contre la réforme des retraites.
"Le droit de grève, ça ne permet pas tout", dénonce mardi 24 décembre sur franceinfo Benoit Simian, député La République en marche de Gironde et ancien cadre à la SNCF. Interrogé au 20e jour de grève contre la réforme des retraites, il "regrette qu'il n'y ait pas eu de trêve parce qu'inévitablement cette période des fêtes est un temps propice à la réflexion".
franceinfo : La prochaine réunion de négociations entre le gouvernement et les syndicats est fixée le 7 janvier. Pourquoi un tel délai ?
Benoit Simian : Pendant cette période de fêtes, moi je regrette qu'il n'y ait pas eu de trêve parce qu'inévitablement cette période des fêtes est un temps propice à la réflexion. On voit bien qu'avec les syndicats réformistes, nous sommes d'accord au fond sur l'essentiel : la mise en place d'un régime universel pour garantir des droits aux plus démunis, c'est ça l'objectif. Par rapport aux annonces du gouvernement, le Premier ministre a fait des annonces par rapport au calendrier, toujours dans le dialogue, étape par étape à partir du 7 janvier sur des points majeurs comme la pénibilité, la gestion des fins de carrière. Donc je pense qu'il faut privilégier le dialogue, tant pour la capacité réformatrice que ce gouvernement doit garder, que pour la crédibilité des organisations syndicales.
Une reprise des négociations le 7 janvier, vous comprenez que c'est difficile à entendre ?
J'ai naturellement une pensée pour les millions de Français qui sont bloqués, qui subissent ces grèves. Clairement je comprends l'agacement des usagers. En même temps en France, il y a ce droit de grève, mais bon ça ne permet pas tout, comme envahir, bloquer, intimider les voyageurs comme ça a été fait ces derniers jours.
Moi je regrette qu'il n'y ait pas de trêve, une main a été tendue.
Benoit Simianà franceinfo
Le Premier ministre dans ses annonces a été très loin : quand il a mis sur les régimes spéciaux une transition sur un temps extrêmement long. On s'aperçoit que ceux qui bloquent aujourd'hui le pays ne sont pour la plupart pas concernés par cette réforme, puisque pour les conducteurs, c'est la génération 85 qui sera impactée. Tout le monde doit bénéficier de ces fêtes de fin d'année pour clairement poser un temps à la réflexion. Il y a une certaine démobilisation des troupes, aussi une certaine radicalisation, je le regrette. Clairement tout le monde doit réfléchir, des avancées énormes ont été obtenues par les organisations syndicales.
Je crois, comme disait Maurice Thorez, qu'il faut savoir sortir de la grève. Certaines populations aimeraient le régime universel immédiatement, et finalement on devrait laisser au cas par cas la possibilité pour chacun des Français de rentrer immédiatement dans ce régime universel. D'ailleurs certains cheminots aimeraient peut-être y rentrer, parce qu'il y a maintenant des parcours hachés, on ne fait pas forcément toute une carrière dans une même entreprise, y compris à la SNCF, et j'en suis l'exemple type. Je crois qu'il faut que chacun sorte des dogmatismes. C'est d'ailleurs l'esprit de cette réforme, c'est la fin des corporatismes et des sectarismes. Aujourd'hui, je regrette un certain nombre de réactions sectaires et dogmatiques.
On parle de la fin des régimes spéciaux, mais il y a des discussions avec les cheminots, avec les enseignants… On a l'impression que tout le monde négocie secteur par secteur, non ?
Chaque métier a des spécificités, et c'est l'objet des négociations sur la valeur du point, c'est la prise en compte des spécificités de la pénibilité en fonction de tel ou tel métier. Et par rapport aux régimes spéciaux, la transition qui a été choisie est sur le temps long. Le curseur a été positionné de façon très avantageuse sur le plan social. Finalement ce sont des transitions spécifiques pour catégories spécifiques dans le temps long.
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