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Les syndicats de la SNCF reçus à Matignon le 7 mai : "Si la situation devait s'enliser, on continuera à mobiliser fortement"

Les syndicats de cheminots ont boycotté, mercredi, la concertation au ministère des Transports. Ils ne relâchent pas la pression à 12 jours de la réunion prévue à Matignon.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein - Edité par Alexandra du Boucheron
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Dans le cortège des cheminots à Lyon le 19 avril 2018. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Malgré la reprise en main du dossier par Matignon, les syndicats de cheminots ne lâchent rien. Leurs chaises sont restées vides, mercredi 25 avril, au ministère des Transports. Ils ont boycotté la dernière séance de concertation sur la réforme ferroviaire avec leur ministre de tutelle, Élisabeth Borne. 

SNCF : les cheminots veulent montrer leur "détermination" avant le début des consultations à Matignon - un reportage de Raphaël Ebenstein

Les organisations syndicales seront reçues, individuellement, le 7 mai par Édouard Philippe, le Premier ministre. À entendre Didier Aubert, le secrétaire général de la CFDT-Cheminots, les choses sont simples : "Notre ambition, c'est bien de lui expliquer, de faire une séance de pédagogie, pour dire que c'est nécessaire de sortir de ce conflit par le haut en négociant clairement sur les sujets qui sont importants", indique le syndicaliste. 

On ne peut pas rester à un bloc contre bloc qui remettrait en cause la démocratie sociale dans ce pays.

Didier Aubert, le secrétaire général de la CFDT-Cheminots

à franceinfo

En attendant ce rendez-vous à Matignon, il n'est pas question de relâcher la pression sur le gouvernement : les quatre grandes fédérations de cheminots appellent d'ores et déjà à des rassemblements le 3 mai à travers la France, alors que la date figurait déjà dans le calendrier de grève en pointillés qui était prévu. 

Une menace de grève le 14 mai

"Il y aura un rassemblement des cheminots le 3 mai pour signifier le fait qu'ils exigent que le gouvernement apporte des réponses à leurs revendications, explique Laurent Brun, à la tête de la CGT-Cheminots. C'est un premier signal d'alerte."

Le deuxième signal d'alerte, c'est que si le gouvernement n'annonce pas quelque chose de satisfaisant le 7, nous appellerons à une journée sans cheminot - et donc forcément sans train - le 14.

Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots

à franceinfo

"Et nous appellerons à une élévation du niveau de mobilisation pour montrer à ce gouvernement la détermination des collègues", poursuit Laurent Brun.

La fin des pointillés ?

Même les plus réformistes affichent cette détermination. Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire, n'exclut pas ainsi l'hypothèse d'une grève qui pourrait devenir peut-être quotidienne en cas d'échec des négociations avec Édouard Philippe. "Si la situation devait s'enliser, on continuera à mobiliser fortement", menace-t-il.

[On va peut-être] sortir des règles actuelles des grèves deux jours sur cinq pour marquer des points supplémentaires dans notre mobilisation. 

Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire

à franceinfo

En même temps que ces avertissements lancés au gouvernement, les fédérations de cheminots veulent rallier à elles les usagers. Elles vont donc écrire au patron de la SNCF, Guillaume Pepy, pour lui demander le remboursement des abonnements à hauteur d'au moins 40% pour le mois d'avril, ce qui correspond au nombre de jours de grève.

Quant à la ministre des Transports, Élisabeth Borne, elle sera bien présente aux côtés d'Édouard Philippe pour recevoir les fédérations de cheminots le 7 mai à Matignon.

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