"Un peu conne", "marié à une étrangère" : un document "insultant" envers des salariés SNCF inquiète les syndicats
Le document recense environ 25 agents de la gare Saint-Lazare, à Paris, en leur accolant des commentaires "insultants" et "racistes", indique à l'AFP le syndicat SUD-Rail, mardi 29 novembre.
"Racaille bas de plafond", "un peu conne"... Un document manuscrit dévoilé lundi 28 novembre par Le Parisien provoque un sérieux malaise au sein de la SNCF. Il recense environ 25 agents de la gare Saint-Lazare, à Paris, en leur accolant des commentaires "insultants" et "racistes", indique à l'AFP le syndicat SUD-Rail, mardi 29 novembre.
Découvert au début du mois par un agent, ce fichier mélange des remarques d'ordre professionnel ("bon", "pas bon"), des informations sur l'appartenance syndicale ou encore des éléments relatifs à la vie privée.
La direction présente ses excuses
La liste concerne des "agents de départ", chargés de donner le feu vert au départ des trains. "Sur un ou deux, il est écrit : 'vient de divorcer' ou 'marié à une étrangère' avec la nationalité de la dame. Je ne vois pas trop ce que cela vient faire là", indique à l'AFP Fabio Ambrosio, responsable syndical à SUD-Rail.
"Très chiant côté sécurité", "cafte les autres" sont quelques exemples, cités par Le Parisien, des commentaires écrits par un manager.
La direction a adressé ses excuses à l'ensemble des agents le 15 novembre, après avoir été saisie par les syndicats. "Cette liste (...) contient des propos inappropriés, injustifiés", a écrit le dirigeant d'unité opérationnelle de la gare Saint-Lazare dans son courrier, reproduit partiellement par le quotidien francilien.
"La liste n'a fait l'objet d'aucune diffusion jusqu'à ce jour. (...) Je n'en avais pas connaissance et cela n'a donc en rien influencé les choix managériaux", poursuit le dirigeant.
"Ce n'est sûrement pas un cas isolé"
Un fait dont doute le responsable syndical de SUD-Rail, qui cite des exemples plus anciens comme à Cergy en 2013 ou à Bordeaux il y a une dizaine d'années. "Sans aller jusqu'à dire que ce type de fichier est systématique, ce n'est sûrement pas un cas isolé. C'est une méthode de management qui vise à faire pression sur certains salariés."
Contactée par l'AFP, la direction a précisé qu'une "enquête éthique indépendante" avait été lancée, qu'un CHSCT extraordinaire avait eu lieu le 22 novembre et qu'une aide psychologique et médicale était proposée aux salariés visés. En attendant les résultats de l'enquête et les éventuelles sanctions, les deux agents supposés être impliqués dans cette affaire ont été "éloignés du service".
Ce n'est pas la première fois qu'une affaire de fichage de salariés est révélée. En avril dernier, la CGT avait dénoncé une pratique similaire concernant des conducteurs de la RATP.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.