Tarif des péages autoroutiers : un sénateur appelle à discuter "autour des 30 milliards de 'surrentabilité'" des sociétés d'autoroutes
Le sénateur Vincent Delahaye appelle à "rétablir l'équilibre financier des contrats" passés entre l'Etat et les sociétés concessionnaires.
L'Etat et les concessionnaires autoroutiers doivent "se mettre autour de la table", juge sur franceinfo le sénateur centriste de l'Essonne Vincent Delahaye, rapporteur de la commission d'enquête sur la régulation et l'évolution des concessions autoroutières. Selon lui, "il doit y avoir une discussion autour des 30 milliards de 'surrentabilité' que vont se faire les sociétés d'autoroute" d'ici à l'échéance de leur contrat.
Alors que le prix des péages des réseaux autoroutiers vont augmenter d'environ 2% au 1er février, Vincent Delahaye appelle à "rétablir l'équilibre financier des contrats" passés entre l'Etat et les sociétés concessionnaires. Le sénateur regrette l'absence de clause de revoyure en cas de surrentabilité, "ce qui est actuellement le cas", selon lui.
Des bénéfices "qui n'iront pas vers les usagers ou vers l'Etat"
La plupart des concessions prendront fin entre 2031 et 2036 mais la rentabilité "va être atteinte d'ici un ou deux ans", d'après le rapporteur de la commission d'enquête sur la régulation et l'évolution des concessions autoroutières. "Ça veut dire que pendant plus d'une dizaine d'années, les sociétés, notamment les groupes Vinci et Eiffage, vont dégager des bénéfices, des dividendes qui n'iront pas vers les usagers ou vers l'Etat."
Plusieurs candidats à l'élection présidentielle proposent de nationaliser les autoroutes. Vincent Delahaye "ne pense pas" que cela soit souhaitable. "L'Etat n'a pas démontré sa capacité à bien gérer les autoroutes, pointe le sénateur de l'Essonne. On a des sociétés qui savent bien le faire. Il faut beaucoup mieux les suivre (...). Il faut surtout s'assurer que les concessionnaires vont bien investir dans les sociétés d'autoroutes jusqu'au bout. Mon impression, c'est qu'ils vont relâcher l'effort sur les dernières années. Aujourd'hui, on a des autoroutes qui sont bien entretenues, il faut que l'Etat puisse les récupérer en bon état."
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