Trente ans du tunnel sous la Manche : "Ce tunnel en a encore beaucoup sous le pied", estime le PDG de Getlink (ex-Eurotunnel)
Trente ans après l'inauguration du tunnel sous la Manche, "ce tunnel en a encore beaucoup sous le pied", estime le directeur général de Getlink (ex-Eurotunnel), Yann Leriche, invité de France Bleu Nord lundi 6 mai.
Le 6 mai 1994, la reine Elisabeth II et François Mitterrand inauguraient le tunnel sous la Manche. Aujourd'hui l’entreprise Getlink englobe à la fois Eurotunnel et les filiales Europorte pour le fret et ElecLink pour le transport d’électricité. Le groupe emploie 2 600 salariés, dont 1 800 côté français, rappelle France Bleu Nord, pour un chiffre d’affaires d'1,8 milliard d'euros l’an dernier. "Le tunnel c’est d’abord une formidable réussite", explique le directeur général de Getlink, ex-Eurotunnel. Depuis 30 ans, "près d’un demi-milliard de personnes ont traversé la Manche grâce au tunnel. Un quart des échanges de marchandises entre la France et la Grande-Bretagne aujourd’hui passe par le tunnel".
Un train toutes les quatre minutes
Mais selon le directeur général, "ce tunnel en a encore beaucoup sous le pied, parce qu’il est vert, parce que nous l’avons modernisé. Il y a encore beaucoup de potentiel d’augmentation de son trafic". 400 trains passent quotidiennement, Getlink souhaite augmenter ce chiffre. "Nous étions limités, par son alimentation électrique, on ne pouvait pas en faire plus. On a décidé très récemment de changer tout son système d’alimentation pour aller jusqu’à 1 000 trains par jour, poursuit Yann Leriche. Aujourd’hui, on a en moyenne un train toutes les quatre minutes, on veut aller beaucoup plus loin et le potentiel existe que ce soit sur la grande vitesse ou sur le fret".
Le groupe envisage notamment de créer de nouvelles liaisons avec l'Allemagne et la Suisse. "Nous avons décidé d’investir près de 50 millions d’euros. Il y a beaucoup de potentiel par exemple pour des liaisons directes entre Londres et des capitales allemandes ou suisses, Francfort par exemple, Genève, deux millions de potentiels voyageurs pour chacun de ces deux pays, explique le directeur général, la Suisse et l’Allemagne qui aujourd’hui ne sont pas développées et que nous allons développer grâce à ces investissements".
Ces nouvelles lignes devraient entrer en service "d'ici 3, 4, 5 ans", avec possibilité d'ouverture à la concurrence. "Tout opérateur intéressé par faire des services entre Londres et l’Europe est libre de le faire, rappelle le DG de Getlink. Aujourd’hui Eurostar a un projet de croissance, d’autres opérateurs se sont déclarés intéressés. On s’attend à ce que de nouveaux services se développent très rapidement".
L'entreprise envisage aussi de développer des services fret. "Nous travaillons avec les autorités britanniques pour faire évoluer le gabarit des lignes qui sortent du tunnel pour aller notamment vers les grandes plateformes logistiques Wembley par exemple ou Daventry".
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