Trottinettes électriques : le "casque intégral" est "indispensable", insiste la Prévention routière
Il est "indispensable" de "passer au casque" de type "intégral" pour la trottinette électrique, insiste dimanche 5 mars sur franceinfo Anne Lavaud, déléguée générale de l’association Prévention routière. Le ministre des Transports, Clément Beaune, a présenté dans le Journal du Dimanche son plan pour "réguler" l'usage de la trottinette électrique plutôt que de les interdire, alors que la Mairie de Paris prévoit un référendum local pour décider de leur avenir dans la capitale.
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Clément Beaune n'envisage pas de rendre obligatoire le port du casque, arguant de la difficulté de contrôler toutes les infractions. "Cet argument ne tient pas", répond Anne Lavaud. "Dans la mesure où il propose également que l'on contrôle les personnes qui circulent à deux sur une trottinette électrique, contrôler l'un permet de contrôler l'autre également", a-t-elle rétorqué.
franceinfo : Êtes-vous favorable au port du casque obligatoire ?
Anne Lavaud : Non seulement on est favorable, mais on insiste lourdement depuis des années en disant que c'est indispensable. Il y a eu une très bonne étude de l'Académie de médecine qui redit ce que notre propre conseil médical dit depuis des années. Les traumatismes spécifiques des trottinettes électriques sont ce qu'on appelle des soleils. Les roues [des trottinettes] sont petites, elles se prennent dans les anfractuosités de la chaussée ou du trottoir pour ceux qui roulent sur le trottoir. Les gens passent par-dessus le guidon et viennent s'écraser sur le visage. Notre conseil médical dit même que le casque, qu'on appelle le casque à vélo, n'est pas suffisant. Pour les trottinettes électriques, il faudrait un casque un peu plus de type casque intégral, de manière à protéger le devant du visage et la mâchoire.
L'argument du ministre est de dire que la police n'a pas les moyens de contrôler tout le monde. Cela vous paraît-il un argument judicieux ?
Dans la mesure où il propose également que l'on contrôle les personnes qui circulent à deux sur une trottinette électrique, je pense que contrôler l'un permet de contrôler l'autre également. Cet argument ne tient pas. On ne peut pas l'apporter comme argument contre la sécurité de ceux qui utilisent ces modes de déplacement. La réalité c'est que beaucoup d'opérateurs de libre-service n'ont pas trouvé le moyen de proposer un casque avec le libre-service. Ça voudrait dire que si, par exemple, vous sortez de chez vous et que vous vous dites potentiellement, je vais utiliser une trottinette en libre-service, il faudrait que vous ayez un casque sous le bras. Il existe des solutions de casque pliables, qui peuvent peut être utilisée. Mais pour nous, la sécurité et la prévention de ce risque, c'est vraiment l'objectif numéro un. C'est évident que pour la trottinette électrique, il faut passer au casque.
Etes-vous favorable à un âge minimum de 14 ans pour utiliser une trottinette ?
C'était vraiment une demande de l'association Prévention routière dès les premières discussions sur ce sujet. Pour notre association, c'était tout à fait compréhensible d'aligner l'âge d'utilisation de la trottinette électrique à celui du cyclomoteur. Aujourd'hui, pour conduire un cyclo, les jeunes doivent avoir au minimum quatorze ans et surtout être passés par l'auto-école pour faire une formation de 7 heures. Donc, pour nous, c'était évident que pour la trottinette électrique, il fallait s'aligner sur le cyclomoteur.
Le ministre souhaite aussi des clignotants et un numéro d'identification sur les trottinettes en libre-service. C'est un arsenal suffisant ?
C'est un arsenal qui sera sans doute indispensable pour toutes les trottinettes en libre-service. Vous avez aussi tous les utilisateurs qui ont leur propre trottinette électrique, sachant que la trottinette électrique est vraiment l'outil idéal pour l'intermodalité. Ça permet de faire un trajet d'un point A à un point B en utilisant différents modes de déplacement. En ce qui concerne l'immatriculation, bien évidemment que pour les trottinettes en libre-service, ça permet d'avoir une traçabilité. Pour les propriétaires de leurs propres trottinettes, c'est peut-être un argument positif dans la mesure où ça peut être une parade contre le vol.
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