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Un collectif milite pour la généralisation des zones 30 en ville

Limiter la circulation en ville à 30 km/heure. C'est ce que défend le collectif " Ville 30" qui entend convaincre les candidats aux élections municipales d'en faire un argument de campagne.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
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Selon le
collectif "Ville 30", qui rassemble des associations d'usagers des transports, de
cyclistes, de piétons ainsi que des associations environnementales, faire du 30km/heure
la règle en ville et du 50km/heure l'exception sur les grandes artères par
exemple, c'est  "redonner vie" à la ville, réduire le bruit et le
stress, et augmenter la sécurité des piétons.

"A 50 km/heure, la distance
d'arrêt est en moyenne de 30 mètres, alors qu'elle se situe à moins de 15
mètres à 30 km/h. Ce qui se traduit en statistiques : dans un choc à 50 km/h,
un piéton a une probabilité d'être tué à 60 % ; à 30 km/h, ce risque tombe à 15
%", assure le collectif dans une brochure d'une quinzaine de pages
destinée aux élus et aux candidats aux municipales.

Bon pour le vélo... et pour la forme

Autre
argument avancé par le collectif, le développement des modes de transport
actifs, la marche à pieds notamment mais aussi le vélo. "La peur de
l'accident est un des principaux freins à la pratique du vélo, à commencer par
celle des parents pour leurs enfants", affirme le collectif.

Et d'extrapoler
en pariant que limiter la vitesse à 30km/heure en ville "contribue à réduire les coûts sociaux".
Car selon le raisonnement du collectif, le vélo est un exercice physique qui, s'il
devient quotidien, est bon pour la santé. Et un cycliste en bonne santé
coûterait moins à la sécurité sociale. CQFD.

Moins vite mais pas forcément moins polluant

Selon le collectif, réduire
de 20km/heure la vitesse autorisée en ville permettrait aussi de mieux
respirer, comprendre de limiter la pollution dans l'air. Un argument qui parait
logique, à première vue seulement. Car dans les faits, c'est plus compliqué. Les
études réalisées sur la question donnent des résultats très variables en
fonction des polluants, certains baissant avec une baisse la vitesse, d'autres
ayant plutôt tendance au contraire à augmenter.

Conclusion, "il
n'y a pas à ce jour d'étude permettant de conclure sur la question zone 30 et
émissions de polluant. Les résultats sont souvent contradictoires", conclut l'ADEME dans une étude réalisée en 2011-2012, citée par le CEREMA (centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement),  l'amélioration de
la qualité de l'air dépendant surtout de la fluidité du trafic.

Cela n'a
pas empêché plusieurs villes de tester le dispositif. En France, une vingtaine de
localités ont déjà limité certaines zones urbaines de circulation à 30km/heure.
En Europe, l'Autriche, l'Allemagne et la Suisse font figure de bons élèves en
la matière, alors qu'au Royaume-Uni 44 grandes villes, dont Londres, sont actuellement
en phase d'expérimentation. De là à ce que le
concept des "zones 30" ne devienne la nouvelle norme urbaine, la route est encore
longue.

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