Un accord de principe a été signé mardi par l'investisseur turc Alphan Manas pour le rachat d'Heuliez
Il prévoit une augmentation de capital de 30 millions d'euros, à laquelle doivent participer le fonds d'investissement Brightwell, dirigé par M.Manas, la Région Poitou-Charentes et l'Etat.
Les représentants des salariés de l'équipementier automobile, reçus à Bercy, se montrent prudents après l'échec de plusieurs tentatives pour sauver l'entreprise.
La finalisation du rachat doit intervenir avant le 31 mars. Alphan Manas a déjà provisionné 3 millions d'euros, en gage de sa bonne foi. L'homme d'affaires turc a indiqué que ce protocole allait permettre de poursuivre les discussions. "Si nous sommes satisfaits des résultats de l'examen approfondi (de l'entreprise, ndlr), nous serons prêts à racheter", a-t-il affirmé. "Je continue à discuter avec des partenaires industriels potentiels en Turquie qui pourraient investir avec moi", a-t-il ajouté, restant relativement prudent.
"On est dans l'expectative, depuis plusieurs mois, on a été pris à revers", a déclaré à la presse Jean-Emmanuel Vallade, délégué CFE-CGC, à l'issue d'une réunion au ministère de l'Economie avec le ministre de l'Industrie Christian Estrosi. Pour Jean-Pierre Bodin, du même syndicat, "il y a une note d'espoir" car "les garanties semblent sérieuses" et la piste de M.Manas "plus sérieuse que BKC", le cabinet de conseil désigné par la justice comme repreneur et qui s'est finalement révélé incapable d'apporter les fonds promis. Le représentant CFDT d'Heuliez, Emile Brégeon, a souligné pour sa part que les salariés n'avaient pas "l'assurance" que M.Manas allait apporter les fonds promis.
Lors d'une conférence de presse organisée à l'issue de cette réunion, Christian Estrosi a assuré au contraire que M.Manas "dispose des fonds pour lesquels il a pris des engagements". Mais prudent lui aussi, il a indiqué que ses services étaient en relation "avec d'autres investisseurs potentiels qui sont intéressés par l'avenir d'Heuliez" et qu'il n'y avait "aucune raison d'écarter".
L'équipementier, qui emploie 600 personnes, a cru d'abord être sauvé l'été dernier par le cabinet de conseil BKC (Bernard Krief Consulting), dirigé par Louis Petiet, spécialisé dans la reprise d'entreprises en difficulté. Mais, après plusieurs mois d'atermoiements, il s'est finalement montré incapable de verser les fonds promis.
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