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Une semaine de déprime pour les bourses

Les Bourses européennes sont toujours sous pression. _ Toute cette semaine, elles ont été déstabilisées par les déficits budgétaires en zone euro et les dissensions sur la gestion de la crise.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/Brendan McDermid)

Les Bourses européennes, qui avaient rechuté hier, ont une nouvelle fois baissé aujourd’hui.
La Bourse de Londres a terminé la séance en légère baisse ce vendredi. Mercredi, l'indice Footsie, avait abandonné 2,81%.
A Francfort, le Dax qui avait chuté de près de 3% en milieu de semaine, perd 0,66% aujourd’hui. Amesterdam cède ce soir 0,46%.
La semaine a été également été marquée par la fébrilité à la Bourse de Paris, où les investisseurs déplorent le manque de cohésion au niveau européen et continuent de s'inquiéter des déficits publics dans la zone euro, sur fond de croissance molle.
Le CAC 40 termine ce soir à 3.430,74 points, en repli de 3,64% par rapport à sept jours auparavant.
Depuis le début de l'année, il a reculé de presque 13%.
Le sursaut de la Bourse après l'annonce début mai du plan d'aide de 750 milliards d'euros aux pays européens en difficulté semble avoir fait long feu.
Après le bond de près de 10% du CAC 40 le 10 mai, au lendemain de l'annonce de ce plan, l'indice parisien a terminé la plupart des séances dans le rouge.
_ François Duhen, analyste au CM-CIC, pointe “l'incrédulité” des marchés quant à la capacité des Etats de contenir et de réduire leur endettement “sans remettre en cause la reprise”.

_ Aujourd'hui, seules les bourses de Madrid et Milan, les plus en recul depuis janvier, ont rebondi de respectivement 1,48% et 1,32%. Au final l'Eurostoxx 50 a terminé à +0,18%.

_ A Wall Street, le Dow Jones, au lendemain de sa pire séance en plus d'un an (-3,60%), a rebondi de 1,25% et la Nasdaq de 1,14%.

La cohésion européenne mise à mal

Des bourses qui dévissent notamment en raison de l’attitude de l’Allemagne cette semaine.
Elle a décidé mardi soir, d'interdire certaines ventes à découvert à nu sur les emprunts d'Etat de la zone euro et d'autres types de titres.
_ Les ventes à découvert dites “à nu” permettent de vendre à terme un actif sans l'avoir emprunté auparavant ou s'être assuré de sa disponibilité.
En prenant cette décision, l'Allemagne entend enrayer les mouvements spéculatifs mis en évidence avec la crise grecque. Mais elle a à nouveau fait cavalier seul, soulignent les analystes.

_ Angela Merkel avait estimé mercredi que l'euro, en franche dégringolade depuis plusieurs semaines, “ était en danger ”.

_ Le directeur-général du Fonds monétaire international, Dominique
Strauss-Kahn, s'est malgré tout voulu rassurant. “Je ne crois pas que la zone euro soit en risque d'exploser, en revanche je pense que le risque c'est qu'elle tourne mal, qu'elle fonctionne mal”, en raison des problèmes de croissance, a-t-il souligné.

Un accès de faiblesse de l'euro

La semaine a également été marquée par un euro, qui a atteint mercredi son niveau le plus bas face au dollar, à 1,2144 dollar, depuis la mi-avril 2006. Il s'est repris hier.
La baisse de l'euro favorise les exportations européennes et donc les groupes du CAC 40 fortement exportateurs (EADS, Saint Gobain...). Mais elle traduit aussi la défiance des investisseurs envers les actifs européens, actions et obligations, notent les analystes.

_ La semaine prochaine sera plus fournie en indicateurs économiques que celle qui vient de s'écouler: les investisseurs attendront notamment plusieurs chiffres sur l'immobilier (lundi et mercredi) et les commandes durables (mercredi) aux Etats-Unis.

Mikaël Roparz

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