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Victime de son succès, Paraboot peine à recruter pour fabriquer ses chaussures en Isère

Plébiscitée par un public de plus en plus jeune et de plus en plus urbain, la marque Paraboot, en plein développement, peine  à séduire de nouveaux salariés dans son usine de Saint-Jean-de-Moirans, en Isère, près de Grenoble.

Article rédigé par franceinfo - Boris Loumagne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Maxime, couseur chez Paraboot, à l'oeuvre devant une de ses machines. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

Un cuir épais, des semelles en caoutchouc, des chaussures robustes à grosses couture, fabriquées en France : la marque Paraboot fête cette année 113 ans d’existence. Autrefois l'apanage des "gentlemen farmers", la marque est en plein développement : son image a changé et elle séduit désormais les jeunes urbains un peu partout dans le monde.

Une ombre s'est pourtant projetée sur cet enviable tableau : Paraboot peine à recruter pour fabriquer ses chaussures dans son usine de Saint-Jean-de-Moirans, en Isère, près de Grenoble. C’est le gros caillou dans la chaussure du directeur général de la marque, Eric Forestier. Car dans l’usine, l’une des deux lignes de montage tourne au ralenti, faute de suffisamment de monteurs de chaussures, mais aussi de couseurs.

"Ce métier est en tension pour nous, parce qu'il s'agit d'un métier extrêmement complet, qui exige de l'excellence au niveau de la gestuelle, et aussi de la résistance physique, parce que la machine secoue..."

Eric Forestier

à franceinfo

"C'est un travail qui est compliqué, confirme Maxime, couseur. On fait la même chose toute la journée, c'est quand même physique, il faut être très minutieux puisque ce sont des coutures..." 

Une paire de chaussure en cours de fabrication. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

Un travail exigeant, donc, qui suppose une formation longue au sein de l’entreprise. Mais cela n'explique pas toutes les difficultés que rencontre l'entreprise pour recruter. 

"L'enjeu, explique Eric Forestier, est d'arriver à capter les chercheurs d'emploi, de se battre face à des plus grosses entreprises et de plus gros groupes qui, eux aussi, recrutent. Il y a eu à un moment des suppressions d'emplois pour des raisons économiques, à cause du Covid, par exemple. Et comme cela repart très fort, tout le monde embauche ou réembauche."

En un an, les offres d'emploi ont doublé à Grenoble

Le nombre d’offres d’emploi a doublé en un an ici autour de Grenoble. Et donc chez Paraboot, malgré des revalorisations de salaires et des primes, difficile de trouver de nouvelles recrues. Pourtant, avec des résultats net de près de 8% chaque année la marque en aurait bien besoin, car la marque est en vogue en ce moment.

"Il y a un gros retour sur ces produits, sur une clientèle beaucoup plus jeune, beaucoup plus urbaine, indique Pierre Colin, directeur marketing de Paraboot. Ils recherchent fois le made in France, avec des chaussures vraies, authentiques et qui durent. Le marché se tourne vers nous d'une façon importante, aussi bien en France, mais dans le monde entier." Japon, Corée, Etats-Unis : la marque séduit de nouveaux clients un peu partout dans monde, notamment grâce à des campagnes sur les réseaux sociaux… Reste maintenant à attirer des talents, ici, en Isère.

Victime de son succès, Paraboot peine à recruter pour fabriquer ses chaussures en Isère

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