Ce que la Banque de France reproche au bitcoin
L'institution a publié jeudi une note mettant en garde contre l'utilisation de cette monnaie virtuelle.
La Banque de France n'aime pas franchement le bitcoin, et tient à le faire savoir. L'institution a publié, jeudi 5 décembre, une note (PDF) mettant en garde contre l'utilisation de cette monnaie virtuelle, qui connaît un succès grandissant. Francetv info recense les griefs de la Banque de France envers ces deniers d'un nouveau genre.
Il serait "hautement spéculatif"
Lancé en 2009, le bitcoin peut être échangé en ligne contre de l'argent réel ou utilisé pour acheter des biens et services sur internet. Un bitcoin coûtait moins de 200 dollars fin octobre, et plus de 1 000 dollars un mois plus tard.
De quoi en faire une monnaie au caractère "hautement spéculatif", ce qui représente un "risque financier certain" pour les personnes qui la détiennent, selon la note de la Banque de France. Outre la volatilité de son cours, l'institution relève que le bitcoin n'est adossé à aucune activité réelle.
Il ne serait pas sûr
"Si la forte volatilité du bitcoin constitue un intérêt éventuel pour des spéculateurs particuliers ou professionnels, ces derniers doivent néanmoins être conscients des risques encourus", fait encore valoir la Banque de France.
Elle met ainsi en avant le fait qu'aucune autorité ne garantit la sécurité des coffres-forts électroniques servant au stockage de cette devise, rendant son détenteur vulnérable à une attaque informatique. De plus, aucun organisme n'assure la convertibilité du bitcoin et un investisseur peut se retrouver dans l'impossibilité de récupérer sa mise dans une monnaie ayant un cours légal.
Les plateformes qui en font commerce devraient avoir une autorisation
La Banque de France a enfin dans son viseur les plateformes dont le bitcoin est le gagne-pain. En effet, l'institution indique que la conversion de bitcoin en une monnaie ayant un cours légal doit s'analyser comme un service de paiement. A ce titre, les plateformes servant à ces opérations devraient obtenir un agrément de prestataire requis pour effectuer de tels services.
Ce sésame, délivré par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, s'accompagne notamment d'obligations en matière de lutte contre le blanchiment d'argent. Il implique également la surveillance de la sécurité opérationnelle des plateformes par la Banque de France.
Toutefois, malgré cette surveillance, poursuit la Banque de France, l'utilisation ultérieure du bitcoin pour acheter des biens ou services, éventuellement illégaux, échapperait alors encore à tout contrôle. "Dans ce contexte, une action des forces de l'ordre est nécessaire pour faire stopper ces activités illicites", réclame la banque centrale.
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